Entre Marseille et Cassis se niche un trésor naturel d’une beauté à couper le souffle : le Parc National des Calanques. Sculptées par la mer Méditerranée, ces criques spectaculaires offrent un spectacle inoubliable pour les amoureux de la nature. Dans cet article, je vous emmène à la découverte des cinq calanques les plus enchanteuses de la région. Préparez-vous à une immersion au cœur de ce joyau de la côte méditerranéenne dans un monde de falaises, d’eaux cristallines et de végétation méditerranéenne luxuriante.
Au sommaire de ce reportage
Le Parc national des Calanques : quelques clés
S’il existe un endroit en France qui démontre que les trésors marins sont à notre portée, c’est bien le Parc National des Calanques, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il s’étend sur les communes de Marseille, de Cassis et de La Ciotat, offrant des eaux d’un bleu turquoise et émeraude, des criques magnifiques et des plages discrètes. Une visite ici suffit pour tomber amoureux de ce lieu.
Créé en 2012, le Parc National des Calanques est le dixième parc national français. Situé au cœur de la métropole Aix-Marseille-Provence, il a la particularité de s’étendre à la fois sur un territoire terrestre et marin. Le parc couvre une superficie de 85 km2 pour le cœur terrestre et de 435 km2 pour le cœur marin, attirant en moyenne 1,5 à 2 millions de visiteurs par an ! Le massif séduit aussi bien les randonneurs que les grimpeurs grâce à son vaste choix de sentiers suspendus entre la mer et les reliefs tourmentés. Le célèbre GR 98-51 traverse d’ouest en est le massif des Calanques. Cependant, il convient de noter que certains passages sont risqués pour les marcheurs inexpérimentés en raison de la nature escarpée des chemins, et d’autres peuvent être vertigineux et dangereux par temps de mistral. De plus, il n’y a pas de points d’eau à l’intérieur du massif et les zones ombragées sont rares. Il est donc recommandé de prendre des précautions !
Malgré sa beauté, cet espace préservé à proximité de grandes villes est victime de sa popularité et concentre tous les problèmes liés à la surfréquentation dans un milieu naturel fragile. Afin de lutter contre les dégradations humaines, le parc a mis en place depuis l’été 2022 un système de quotas de visiteurs pour certaines calanques pendant la période estivale, dont celle de Sugiton – la plus fréquentée du parc. Selon la date, la visite requiert une réservation gratuite qui s’effectue en ligne sur le site du Parc National des Calanques. Il est possible de réserver 3 jours avant le jour de la visite et jusqu’à 18h la veille de la visite. L’objectif principal est de protéger la nature et la biodiversité, les sols et les plantes ayant subi des dommages dus aux passages répétés.
Pour visiter le Parc National des Calanques, il est préférable de privilégier les transports en commun ou d’arriver tôt avec son propre véhicule, car les places de stationnement sont limitées et les parkings ne sont jamais assez spacieux.
Le Parc national des Calanques : les plus jolies calanques entre Marseille et Cassis
Calanque de Port-Miou
Pour ma première escapade dans le parc, je choisis de visiter la calanque de Port-Miou, nichée dans la charmante commune de Cassis, à la sortie de la ville. Il s’agit de la calanque la plus à l’est sur les côtes entre Marseille et Cassis. Ce qui la rend unique, c’est qu’elle abrite un port de plaisance qui sert également de base nautique. L’accès à Port-Miou est très simple. Un parking à proximité permet de m’approcher au plus près de la calanque, et un sentier plat serpente à travers son profil sinueux sur toute sa longueur. Ce lieu dégage une atmosphère paisible, où le murmure de l’eau et le doux clapotis des embarcations se mêlent harmonieusement. Port-Miou offre un paysage tout à fait particulier. Ses falaises, hautes et blanches, se jettent majestueusement dans une eau d’un bleu profond. Les bateaux amarrés apportent une touche pittoresque à ce tableau naturel. On se sent comme enveloppé dans un écrin de sérénité, loin de l’agitation urbaine. En revanche, il n’est pas recommandé de se baigner ici, en raison du passage continu des bateaux. Port-Miou est davantage propice à la contemplation, à la photographie et aux balades le long du sentier côtier. Ce dernier permet d’ailleurs d’accéder facilement à pied aux calanques voisines, offrant ainsi une vue panoramique sur la Méditerranée et les alentours pittoresques de la région.
Calanque de Port-Pin
La calanque de Port-Pin fait partie des nombreuses merveilles que l’on trouve sur la côte méridionale de Marseille. Pour y accéder, deux options s’offrent à vous : par la mer, ou par un chemin côtier qui démarre de la calanque de Port-Miou, après quelques minutes de marche. Il est également possible de partir de Cassis, le centre-ville se trouvant à environ 45 minutes à pied de la calanque de Port-Pin. Le chemin pour atteindre cette calanque peut être un peu physique, mais une fois sur place, on réalise que la calanque a son propre charme. Ses eaux d’un bleu cristallin contrastent magnifiquement avec les falaises qui l’entourent. La plage de sable fin, encaissée entre les roches, offre un endroit idyllique pour se détendre et se rafraîchir. Des pins parasols apportent une touche de verdure à cet environnement minéral. Si vous êtes d’humeur aventureuse, vous pouvez prolonger votre périple jusqu’à la calanque d’En-Vau en suivant les sentiers escarpés qui offrent des vues spectaculaires sur la Méditerranée. Toutefois, gardez à l’esprit que cet itinéraire peut s’avérer difficile en raison de la forte inclinaison des sentiers. Un point à noter : la calanque de Port-Pin est souvent très fréquentée pendant la saison estivale, et la baignade peut devenir un peu moins plaisante à cause de l’affluence. Si vous préférez un peu plus de tranquillité, il peut être judicieux de la visiter en dehors des périodes d’affluence.
Calanque de Sugiton
Me voici en route vers la calanque de Sugiton, nichée dans le sud de l’agglomération marseillaise, à proximité du site universitaire de Luminy. L’accès se fait par un sentier qui démarre du campus, offrant une randonnée relativement facile à l’aller, mais un peu plus exigeante au retour en raison du dénivelé. Il faut compter environ 2 heures pour faire l’aller-retour en moyenne. Et surtout, avant d’entamer ma balade dans le Parc national des Calanques, je pense qu’il est essentiel d’avoir des gourdes d’eau que je pourrai remplir au besoin à la fontaine du parking. Étant donné que le chemin peut être un peu sauvage par endroits, il est également préférable de porter de bonnes chaussures plutôt que des tongs. Il me faut environ une heure pour atteindre Sugiton. Une fois arrivé au belvédère, je découvre un spectacle absolument envoûtant : des eaux d’un bleu turquoise et un paysage sauvage à perte de vue s’étirant le long de deux petites criques. Je peux me prélasser sur les plages de galets et me rafraîchir dans les eaux claires qui abritent une faune marine foisonnante. Le cadre est véritablement enchanteur, plaçant Sugiton parmi les plus belles calanques du Parc national. C’est une véritable carte postale où se mêlent roches brutes, nature sauvage, eaux émeraudes et fonds marins d’une beauté saisissante. Cependant, en raison de la forte affluence en haute saison, l’accès à la calanque est désormais soumis à une réservation préalable sur internet (dans la limite des quotas journaliers disponibles). Par chance, nous sommes fin septembre, et il n’y avait pratiquement personne dans les criques, pour mon plus grand bonheur évidemment !
Calanque de Callelongue
Callelongue, lové au pied d’imposantes falaises, dévoile une étroite calanque qui abrite un petit hameau toujours animé par son bar-restaurant. C’est le terminus de la route littorale, brutalement interrompue par un relief trop escarpé pour être urbanisé. Ce lieu représente le « bout du monde » pour les Marseillais, offrant ainsi une immersion authentique dans la vie des calanquais : accent marseillais, rituel du « pastaga », pêche et traditions rythment le quotidien de ce petit coin de paradis enserré entre les rochers. Autrefois, cette crique rocheuse était le repaire des pêcheurs et des marins pendant des décennies. Aujourd’hui, elle se résume à son modeste port de pêche et à quelques cabanons qui servent à la fois de commerces et de résidences. Il convient de souligner que ce port a été un lieu de prédilection pour le cinéma, attirant de grands réalisateurs et de célèbres acteurs, avec de nombreux films français tournés ici. Après ma halte à Callelongue, j’avais initialement envisagé de me rendre à la calanque de Sormiou, réputée comme étant la plus vaste et la plus magnifique du Parc National. Toutefois, cela aurait nécessité encore deux bonnes heures de marche sous un soleil de plomb, mais mes jambes ne me suivaient plus… J’ai donc opté pour la découverte de la calanque de Méjean, plus accessible et moins fréquentée du côté de Carry-le-Rouet.
Calanque de Méjean
Me voici à la calanque de Méjean, une petite pépite emblématique de la Côte Bleue. Pour y parvenir, j’ai suivi la route qui longe la voie ferrée sur 1,5 kilomètres, en passant d’abord par le Petit-Méjean, charmant port avec sa plagette pittoresque, avant d’atteindre le Grand-Méjean à pied. Le petit parking offre peu de places, mieux vaut arriver tôt ! Un étroit sentier au bout du port mène à cette crique ravissante. L’eau y est d’un turquoise cristallin, les pins parasols dansent au gré du vent, créant une véritable carte postale provençale, bercée par le chant des cigales. La Côte Bleue est moins fréquentée que le Parc national des Calanques, mais son charme n’a rien à envier. Il est vrai que l’accès à la mer peut être un défi, avec les roches escarpées et coupantes. Cependant, c’est précisément ce côté sauvage et brut qui m’a conquis dans ces calanques un peu secrètes. Après quelques efforts, j’ai découvert un rocher suffisamment plat pour me permettre de me baigner. Je reste prudent, car les courants sont assez forts aujourd’hui. Le caractère isolé de cette calanque attire les naturistes, mais cela ne me dérange pas. Le cadre est majestueux et je réalise la chance que j’ai de profiter de ce coin sauvage. C’est un véritable havre de paix, où le temps semble suspendu…
En explorant ces cinq joyaux du Parc national des Calanques, j’ai plongé dans un univers de splendeur naturelle et de quiétude méditerranéenne. Chaque crique a révélé son propre charme, mélangeant falaises abruptes, eaux azur et végétation sauvage. Que j’aie succombé à la majesté de Sugiton ou à l’intimité de Méjean, chaque calanque est une invitation à la contemplation et à l’émerveillement. J’espère que cette exploration m’a permis de vivre des moments précieux au cœur de cette réserve naturelle exceptionnelle.