Préparez-vous à un périple envoûtant au cœur de la région Languedoc-Roussillon. Mon itinéraire minutieusement conçu vous mène à la découverte des trésors cachés, des vignobles envoûtants aux cités médiévales. Plongez dans l’âme du Sud de la France lors de cette escapade de quelques jours. Suivez-moi pour une immersion authentique dans la splendeur du Languedoc-Roussillon !
Au programme de cet itinéraire en Languedoc-Roussillon
Languedoc-Roussillon : la carte pour se repérer
Languedoc-Roussillon : les lieux à visiter
Carcassonne
Il est impossible de passer dans l’Aude sans marquer un arrêt à Carcassonne, plus précisément à la Cité de Carcassonne, un ensemble architectural médiéval aux origines gallo-romaines. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, c’est un véritable enchantement. Selon la légende, son nom viendrait de Dame Carcas, une figure légendaire de la ville de Carcassonne, qui aurait sonné toutes les cloches de la ville pour célébrer la victoire de son plan. Un soldat carolingien aurait alors crié : “Carcas sonne !”, donnant ainsi son nom à la Cité.
De loin, elle impressionne par sa majestuosité. Une fois à ses pieds, on a l’impression de faire un bond dans le temps. Elle est même considérée comme l’ensemble médiéval le mieux conservé au monde. C’est un joyau de notre histoire où l’on peut se perdre dans des rues et ruelles pleines de charme. C’est une véritable immersion dans le Moyen-Âge, accessible librement de jour comme de nuit par la Porte Narbonnaise et la Porte d’Aude. La plupart de la Cité médiévale se visite gratuitement. Seul le Château Comtal, le cœur du dispositif de défense de la Cité, et une partie des remparts nécessitent un billet d’entrée. Des visites guidées animées par des guides conférenciers agréés sont également proposées par l’Office de Tourisme tout au long de l’année en journée et en soirée.
La Cité est tout simplement superbe, avec ses trois kilomètres de remparts, ses deux enceintes fortifiées, ses quatre portes et ses 52 tours dominant l’Aude, les vignes et la ville. On peut flâner dans ces rues chargées d’histoire, visiter des boutiques qui nous ramènent à l’époque des chevaliers ou qui mettent en avant les produits du terroir, parcourir la partie gratuite des remparts et se perdre volontairement dans ce labyrinthe sans fin jusqu’à retrouver l’une des portes de sortie. Visiter Carcassonne, c’est assurément faire un voyage dans le passé, un retour jusqu’à 2500 ans en arrière. L’affluence y est grande en été comme en hiver, mais la patience sera récompensée. Nichée au sommet d’une colline, la Cité domine toute la vallée sur des kilomètres à la ronde, et on ne pourra pas faire l’impasse sur ce trésor du patrimoine français que le monde entier nous envie.
Lac du Salagou
En proie à la chaleur intense, je choisis de m’aventurer au cœur de l’Hérault et du Languedoc pour découvrir un lac au charme méditerranéen ! Le Lac du Salagou, un site d’exception qui marie la fraîcheur de l’eau à l’aridité du paysage. Ce lieu est célèbre pour sa richesse géologique et une biodiversité quasiment unique au monde. On s’y rend autant pour se détendre au bord de l’eau que pour se baigner dans ses eaux douces, pratiquer des activités nautiques en famille ou encore capturer ses panoramas de roches rouges.
Lorsque je pose les yeux sur ce lac pour la première fois, c’est la teinte presque surnaturelle du décor qui me surprend, comme si j’avais atterri sur une autre planète. D’immenses collines de terre rouge, appelées « ruffes », composées de sédiments argileux riches en oxyde de fer, dominent et entourent ce lac artificiel où se mirent le bleu du ciel et ces roches aux teintes allant du jaune au noir. Cette palette chromatique totalement inédite me laisse tout simplement sans voix.
Même si le lac est d’origine artificielle, les phénomènes géologiques qui s’y produisent sont authentiques. Le Salagou était à l’origine une petite rivière, barrée à la sortie des années 1960 pour permettre l’irrigation des cultures environnantes et réguler les crues de la rivière Lergue et du fleuve Hérault. C’est ainsi que le Lac du Salagou a vu le jour, devenant la plus grande étendue d’eau de l’Hérault. Ses dimensions donnent le vertige : 7 kilomètres de long, une superficie de 750 hectares et un périmètre de 28 kilomètres. Le Salagou peut atteindre 45 mètres de profondeur et contenir 125 millions de m3 d’eau limpide. Il abrite même des silures de plus d’1 mètre de long ! Rassurez-vous, la baignade y est tout à fait sûre. J’ai testé et validé ce lieu plutôt plaisant.
Minerve
Je mets le cap vers le pays cathare pour explorer le splendide village de Minerve de bon matin. Il est niché au creux d’un plateau calcaire, entouré de roches, de garrigues et de vignobles, à la confluence du Brian et de la Cesse. Les vestiges d’un passé cathare sont toujours présents, notamment une stèle en mémoire d’un bûcher. Par ailleurs, Minerve est renommé pour son vin AOC, produit par ses vignerons depuis des siècles. En effet, la viticulture, tout comme le tourisme, constitue l’une des activités principales du village. Minerve, classé parmi les “Plus Beaux Villages de France”, dévoile un charme médiéval indéniable. Ses ruelles pavées et ses maisons en pierre confèrent au village une atmosphère authentique et préservée. De plus, il bénéficie du label “Grand Site de France”, ce qui atteste de la richesse de son patrimoine et de son environnement exceptionnel. On ressent clairement dans les ruelles de ce village de caractère cette harmonie entre art de vivre et respect des traditions, portant en lui l’héritage cathare.
Olargues
Il est difficile de ne pas succomber au charme d’Olargues, niché entre les régions du Midi et du Massif Central. Dès mon approche sur la route sinueuse qui mène au village, les maisons de pierre d’époque exercent leur pouvoir d’attraction. Cependant, la chaleur est accablante, et je cède d’abord à l’appel rafraîchissant des eaux fraîches du Jaur. J’entame ensuite la découverte du cœur d’Olargues. Entre ruelles pavées et passages couverts, je suis totalement conquis par ce village qui évoque presque une bourgade figée dans le temps, tant il semble désert ! En prenant de l’altitude, notamment depuis le site du Castrum, je suis témoin de paysages où se mêlent châtaigniers, cerisiers, vignes et oliviers, sous un soleil de plomb qui chauffe ma peau. Du château médiéval d’autrefois, il ne reste aujourd’hui qu’une tour donjon, rappelant le caractère de cette ancienne cité fortifiée. Entre immersion dans la nature et découverte culturelle, Olargues m’offre un véritable voyage dans le temps d’une grande plaisance. Ma balade prend fin avec la traversée du Pont du Diable, qui enjambe le Jaur, pour parachever mon tour du village en beauté.
Gorges de l’Hérault
À seulement une demi-heure de route de Montpellier, se dévoilent les Gorges de l’Hérault, labellisées « Grand Site de France » et « Grand Site Occitanie ». Cet impressionnant canyon façonné par le fleuve Hérault au fil de sa descente depuis les Cévennes attire mon regard dès que je quitte le village de Saint-Guilhem-le-Désert. Il va de soi que je ne peux résister à l’envie de m’y attarder. La vallée de l’Hérault m’offre une combinaison rare entre la beauté de collines méditerranéennes et d’immenses étendues de garrigue à perte de vue. Elle se présente comme un havre de fraîcheur et de loisirs.
Le Pont du Diable, plus ancien pont roman de France portant en son sein une légende solidement ancrée, constitue une véritable porte d’entrée entre les plaines viticoles du Languedoc et les gorges abruptes de l’Hérault. Classé Monument Historique et inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, il sert également de point de départ aux plus téméraires qui osent plonger depuis son sommet. Une pratique extrêmement dangereuse et fortement déconseillée, compte tenu des accidents mortels qui surviennent chaque année… Une réalité qui fait écho à la légende du pont, racontant que son constructeur aurait pactisé avec le Diable, qui trouva la mort suite à une trahison ! Cela expliquerait l’attrait persistant autour du pont, qui demeure surtout l’un des endroits incontournables offrant une plage en contrebas et une base nautique.
Je ne peux résister au plaisir de louer un canoë-kayak pour deux (15 € pour 1h de location) et de partir à la découverte des gorges par les eaux. L’atmosphère est paisible et l’eau me séduit par sa teinte émeraude envoûtante. Je me faufile habilement entre les nageurs et les intrépides qui continuent de se jeter depuis le sommet du pont. À mesure que je progresse parmi les rochers, une odeur prononcée me révèle la présence de chèvres sauvages, que je finis par apercevoir. Ces animaux évoluent en totale liberté, paisiblement en train de paître. Une scène qui m’enchante et ajoute une touche de magie à l’instant !
Le cadre est tout simplement majestueux, et je réalise la chance que j’ai de pouvoir ainsi explorer les roches sauvages des Gorges de l’Hérault depuis l’eau. Ce site naturel préservé s’étend sur les communes d’Aniane, Argelliers, Brissac, Causse-de-la-Selle, Notre-Dame-de-Londres, Puéchabon, Saint-Guilhem-le-Désert, Saint-Jean-de-Fos et Saint-Martin-de-Londres.
Saint-Guilhem-le-Désert
Venir à Saint-Guilhem-le-Désert, c’est s’offrir une parenthèse dans ce tourbillon incessant du temps. Ici, la vie semble suivre un rythme tout à fait différent. C’est particulièrement palpable sur la Place de la Liberté, le cœur battant du village, où locaux et touristes se retrouvent à l’ombre du majestueux platane vieux de cent cinquante ans. Il précède la superbe Abbaye de Gellone, une église abbatiale datant des XIe, XIIe et XVe siècles, abritant un cloître intérieur magnifiquement orné de sapins millénaires. Un véritable trésor de l’art roman languedocien qu’il serait impardonnable de ne pas visiter. Niché entre les rives de l’Hérault et l’entrée des gorges du Verdus et du cirque de l’Infernet, le village de Saint-Guilhem-le-Désert attire autant les amateurs de vieilles pierres que les passionnés de canoë-kayak, les pèlerins sur le chemin d’Arles de Compostelle, les adeptes de randonnées au cœur de la garrigue et les épicuriens en quête de produits du terroir. Il faut reconnaître que le village regorge d’artisans et de boutiques mettant en avant les délices locaux. Une invitation à la flânerie à travers des ruelles pavées, ponctuées de cascades, de cours d’eau, de verdure et de demeures anciennes. Assurément l’un des plus beaux villages des Gorges de l’Hérault, où chaque visite est bercée par le chant envoûtant des cigales tout au long de l’été.
Sète
Direction à présent la ville de Sète, et pour commencer le Cap de Sète, une zone côtière le long de la Promenade Maréchal Leclerc, pour attendre patiemment que le soleil se lève. Les premières lueurs du jour s’ouvrent à présent sur le port de plaisance de la ville et sur le Canal Royal qui la traverse. Petites embarcations de pêche et barques des joutes en bois côtoient les gros chalutiers prêts à prendre le large. L’activité maritime et la pêche sont au cœur de l’économie de Sète. Je parcours le Quai de la Résistance, où se dressent des bâtiments aux façades défraîchies mais au charme authentique, puis le Quai Aspirant Herber, où se trouve le bar « Le Spoon », qui sert de décor à la série « Demain nous appartient » sur TF1 et qui a été tournée à Sète. En réalité, il s’agit d’une boutique de souvenirs, seule la façade extérieure servant de décor. Je prolonge ma balade jusqu’au Môle Saint-Louis, puis jusqu’au Phare Saint-Louis au bout de la jetée, pour profiter d’une vue imprenable sur la mer et le port de la ville. Je poursuis quelques kilomètres plus haut, le long de la Corniche. Je me gare sur le parking du Théâtre de la Mer, une scène perchée ouverte sur la mer et offrant un cadre exceptionnel aux artistes venant s’y produire tout l’été. Juste en contrebas, de jolies plages aménagées permettent de prendre un bain rafraîchissant plus que bienvenu sous ses températures estivales. Le cadre est magistral, je suis posé au pied d’immenses falaises avec la mer à perte de vue à l’horizon. Avant de quitter la ville, je marque un arrêt rapide aux Halles de Sète, un marché couvert faisant la part belle aux poissons ultra frais, aux crustacés de premier choix et à la fameuse « tielle à la sétoise », une tourte au poulpe et à la sauce tomate pimentée typique de la ville. Dégustée froide ou tiède, elle est délicieuse ! Il est temps de refermer cette parenthèse sétoise et de reprendre la route vers le point d’intérêt suivant.
Le Petit Travers
Afin de me rafraîchir un peu, je mets le cap entre Carnon et La Grande Motte, deux stations balnéaires très prisées aux abords de Montpellier. C’est là que s’étire le lido du Petit et du Grand Travers, un espace remarquable de par la richesse de sa faune et de sa flore, mais aussi un environnement unique où se succèdent dunes, espaces boisés et plage. La grande qualité environnementale de ce site lui a valu d’être classé « Natura 2000 ». Je choisis de poser ma serviette sur la plage du Petit Travers, totalement sauvage et préservée, sans habitations venant entacher le panorama. Depuis Montpellier, il suffit de prendre la route des plages à partir du quartier d’Antigone, en direction de Carnon. Sur la voie rapide, je prends la sortie “Petit Travers” à environ 12 kilomètres. La plage du Petit Travers débute au niveau du rond-point du « Petit Travers » en allant en direction de La Grande Motte. L’accès aux différentes plages se fait par des chemins aménagés afin de traverser les différentes dunes qui séparent la route de la plage. Cette plage est surveillée au niveau de l’accès n°80 avec un accès pour les personnes à mobilité réduite (mise à disposition de tiralos). Aux accès n°73 et n°74, une zone est dédiée à la pratique du kitesurf sur 200 mètres. Pour son côté sauvage et préservé, c’est définitivement l’une des plus belles plages de Carnon. En haute saison, il est cependant très difficile de se garer. Il est donc conseillé d’arriver tôt pour espérer occuper l’une des 500 places gratuites aux abords des plages.
Aigues-Mortes
Sous un ciel bleu parfait, j’arrive aux portes de la Camargue, dans la cité d’Aigues-Mortes. Devant moi se dressent d’immenses remparts, tours et portes datant du XIIIe siècle. En 1272, le roi Saint-Louis a entrepris la construction de ces remparts, créant ainsi une enceinte de 1640 mètres de périmètre qui entoure encore Aigues-Mortes aujourd’hui.
Je pénètre dans la citadelle et suis immédiatement transporté dans le temps. Les ruelles pavées sont remplies de charme et convergent toutes vers les places principales de la ville. Les artisans et les commerçants animent les trottoirs, tandis que les touristes, massés sous la chaleur écrasante, déambulent dans ce dédale de ruelles. Malgré la chaleur, il est agréable de se perdre dans ce labyrinthe.
J’atteins la place Saint-Louis, le cœur de la cité et le berceau de nombreuses terrasses ombragées. Au centre de la place, devant la Porte de la Gardette, se dresse une statue de Saint-Louis (Louis IX, roi de France de 1226 à 1270), réalisée par le sculpteur et peintre français James Pradier en 1849 pour commémorer les croisades. Je profite de l’ombre relative de la place pour siroter des « Pac à l’eau », un sirop de citron typique de Provence très rafraîchissant. Je profite également pour goûter la célèbre « fougasse d’Aigues-Mortes », une sorte de génoise à la fleur d’oranger, imbibée de beurre fondu et de sucre. Une véritable pépite et celle de la boulangerie Olmeda, une institution locale, est délicieuse.
Après cette pause gourmande, je continue mon exploration et arrive à la Tour de Constance. Construite vers 1241, elle a servi de phare, de résidence et de prison, notamment pour des protestantes emprisonnées au XVIIIe siècle. Marie Durand, la plus célèbre d’entre elles, a gravé le mot « résister » sur la margelle du puit. Aujourd’hui, la tour est le symbole de la ville et l’une de ses attractions principales.
Ma balade se termine à la Porte des Moulins, où je sors le drone pour capturer l’intégralité des remparts de la cité. La vue d’en haut est encore plus impressionnante, offrant une perspective magnifique sur les Salins d’Aigues-Mortes, situés à côté de la cité médiévale. Ces salins exploitent le marais de Peccais, emblématique de la production du sel camarguais, dont le célèbre sel de mer « La Baleine » exclusivement produit en France. Les salins d’Aigues-Mortes sont également réputés pour leurs eaux roses, un spectacle impressionnant depuis les airs. Cette coloration rose est due à la prolifération de micro-organismes d’algues microscopiques, visible principalement de début juin à fin juillet.
En fin de compte, ma visite d’Aigues-Mortes s’est révélée très agréable, entre une citadelle médiévale parfaitement préservée et des salins marins. Le ciel bleu et les températures douces du sud ont ajouté à mon plaisir de découvrir cette cité si accueillante.
Pont du Gard
Le Pont du Gard, situé au cœur d’une région au riche patrimoine historique, à proximité de Nîmes, Uzès et Avignon, est certainement l’édifice le plus connu du département. Classé au Patrimoine Mondial par l’UNESCO, ce monument antique destiné au passage d’un aqueduc romain demeure l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’humanité. Afin de préserver le site, l’accès est aujourd’hui totalement interdit aux véhicules et le pont reste invisible à des kilomètres à la ronde.
J’ai trouvé une astuce toute simple : je me suis garé à quelques kilomètres du pont, dans l’une des zones agricoles entourant le site, puis ai rejoint le pont à pied par les sentiers pédestres aménagés. Cela m’a permis d’économiser sur le parking et de profiter d’une agréable randonnée dans la garrigue. De bonnes chaussures de marche sont requises, bien que les accès soient plutôt faciles.
Après environ deux heures d’efforts modérés, je suis finalement arrivé face à l’imperturbable pont. C’est une merveille de l’Antiquité, une prouesse technique qui impressionne autant qu’elle subjugue par ses dimensions. Haut de quarante-huit mètres, il compte une triple rangée d’arcades superposées : six arches au niveau inférieur, onze au deuxième et trente-cinq au troisième. Sa longueur atteint 273 mètres dans la partie supérieure (360 mètres à l’origine avec douze arches supplémentaires). Il fut utilisé jusqu’au VIe siècle, puis devint un péage au Moyen-Âge, et enfin un pont routier du XVIIIe au XXe siècle.
Le Gardon coule à ses pieds et fait le bonheur des baigneurs et des kayakistes qui profitent d’un cadre magistral pour une balade sur les eaux. Plongé dans un cadre primitif et totalement sauvage, je dois admettre que l’édifice en impose et mérite l’engouement touristique. J’ai barboté encore quelques minutes sur les rives du Gardon histoire de me rafraîchir les pieds avant de refaire le chemin en sens inverse pour retrouver ma voiture, restée sagement dans son champ.
Nîmes
Je fais une halte à Nîmes, célèbre pour ses vestiges romains impeccablement conservés. Ma visite débute dans l’Écusson, le cœur historique de la ville. Pour stationner facilement, je choisis le parking sous l’Esplanade Charles de Gaulle, il me rapprochera des sites incontournables. L’Écusson, avec ses ruelles pavées pleines de charme, concentre la majorité des monuments historiques. Les boulevards qui l’encerclent, tracés au XIXe siècle, épousent le tracé de l’ancienne enceinte médiévale de la ville. Mon parcours commence par la Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor, puis j’arpente les petites rues depuis les sublimes Arènes de Nîmes, l’autre emblème de la ville avec le crocodile. L’amphithéâtre romain, conçu pour divertir, date de la fin du Ier siècle. Aujourd’hui, il accueille des manifestations taurines et divers événements culturels (concerts, opéras, reconstitutions historiques). Outre ces temps forts, il se visite toute l’année. Ce site romain est l’un des mieux préservés au monde. Curieusement, il ne fait pas encore partie du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, contrairement aux Arènes d’Arles situées à une trentaine de kilomètres, pourtant moins bien conservées. Elles sont toutefois classées Monument Historique. Juste en face, le tout récent Musée de la Romanité nous plonge dans l’histoire de la ville. Mes déambulations dans ce dédale d’édifices anciens me conduisent ensuite à la Place de l’Horloge, une agréable esplanade au cœur de la ville, idéale pour une pause rafraîchissante en terrasse. Je découvre ensuite la Maison Carrée, un superbe temple romain à trente colonnes, et la Porte d’Auguste, vestiges de l’enceinte de la ville, deux monuments romains majeurs. À l’heure du déjeuner, je ne résiste pas à l’envie de visiter Les Halles, un marché de produits frais situé sous la Coupole des Halles. L’activité commerçante est également très dynamique dans le centre-ville, même si les zones commerciales en périphérie offrent davantage de places de stationnement. Ma balade nîmoise se termine en pleine nature, dans les Jardins de la Fontaine, un parc public remarquable construit autour de la source nîmoise originelle, déjà vénérée avant l’arrivée des Romains. On y découvre des bassins antiques, des statues romaines et des monuments majeurs comme le Temple de Diane et la Tour Magne, le tout agrémenté d’une vue imprenable sur la ville depuis les hauteurs. Une plongée dans le temps à travers une cité qui a su évoluer tout en conservant son charme au fil des siècles.
Lussan
À environ vingt kilomètres d’Uzès, me voici sur les hauteurs, précisément dans le village de Lussan. Une fois que je franchis les remparts et emprunte le chemin de ronde, un vaste panorama s’ouvre devant moi, révélant les Cévennes, les monts d’Ardèche et le mont Ventoux. La vue est tout simplement magnifique, s’étendant au-dessus des champs de coquelicots sauvages et de la garrigue à perte de vue. Cette ancienne cité fortifiée a préservé sa splendeur malgré les ravages du temps, à l’image de son château du XVe siècle, admirablement conservé et classé « Monument Historique » depuis 1985. Aujourd’hui, il abrite l’Hôtel de Ville. En déambulant à travers les ruelles étroites et les anciennes maisons en pierre, joliment ornées de fleurs, je comprends l’importance qu’a revêtue la filature de la soie ici, en particulier à travers le bâtiment de la Filature Chastanier, érigé en 1825. Cette activité connaît son apogée économique à Lussan au XIXe siècle, et les trois filatures de soie sont aujourd’hui répertoriées au sein de l’Inventaire Général du Patrimoine Culturel.
La Roque-sur-Cèze
La Roque-sur-Cèze souffre de sa popularité, et ce n’est pas peu dire ! En été, elle devient quasiment inapprochable. J’ai dû me contenter d’admirer son charme depuis les vignes qui s’étendent à ses pieds. Ce village, situé au nord du département du Gard, s’érige sur un piton rocheux surplombant majestueusement la Cèze. J’y accède par un vieux pont à douze arches, que ma petite 4L franchit fièrement. Depuis les vignes, le village se dévoile avec élégance, mettant en avant sa chapelle romane et ses maisons en pierres dorées créent une atmosphère pittoresque et authentique. Le charme incontestable de La Roque-sur-Cèze réside également dans l’atmosphère paisible qui y règne, loin de l’agitation des grandes villes. C’est un véritable havre de paix, où l’on peut déambuler à son rythme, se perdre dans les ruelles et s’émerveiller à chaque pas. C’est un lieu qui invite à la contemplation, à la méditation, dans un cadre naturel et architectural exceptionnel. Un détour par ce village est l’assurance d’une immersion dans l’histoire et la beauté préservée d’un village qui a su traverser les siècles tout en préservant son âme.
Montclus
Me voici aux portes de l’Ardèche, mais je suis toujours bien dans le Gard, dans ce village où se dressent fièrement le clocher de l’ancienne église et le donjon du château médiéval. Je chemine entre les vignes et les champs de lavandes provençales pour découvrir Montclus, une bourgade aux ruelles pavées et aux maisons en pierre blonde. Le cadre est d’une poésie exquise, agrémenté de bosquets fleuris qui égayent mon parcours, ainsi que de passages voûtés qui ponctuent ma balade. Malheureusement, l’activité commerciale n’est pas très développée et je ne trouve même pas un café pour m’installer et observer la partie de pétanque que disputent les anciens sur la place du village. Avant de reprendre la route, je ne résiste pas à l’envie de goûter l’eau de la Cèze, tandis qu’un pont à arches m’offre une vue encore plus splendide sur ce charmant village.
Aiguèze
Me voici dans un village médiéval de la Provence Occitane qui semble avoir préservé son charme authentique. En arrivant à Aiguèze à travers les vignes, surplombant les gorges de l’Ardèche et les vignobles des Côtes du Rhône, j’étais loin d’imaginer l’ambiance chaleureuse qui règne dans ces ruelles pavées. L’architecture du village est tout à fait singulière. On y retrouve bien sûr les éléments caractéristiques du Sud de la France : les platanes, les jeux de boules, les maisons en pierre claire, les tuiles rondes, les cigales, et bien plus encore.
Après avoir fait le tour du village en empruntant l’ancien chemin de ronde, je m’attarde sur la magnifique place du Jeu de Paume, véritable cœur battant du village. Les anciens s’adonnent à une partie de pétanque, tandis que les autres se détendent sur l’une des terrasses en plein air, sous les platanes illuminés par des suspensions au charme légèrement rétro. L’ambiance est des plus décontractées. Je ressens la joie de vivre qui émane de cette place, ainsi que la richesse de l’héritage médiéval qui confère encore aujourd’hui tout son caractère au village. Les vestiges du donjon et de la tour sarrasine, derniers témoins de l’ancien château fort, les fortifications et leur chemin de ronde, tous ces éléments jettent un pont entre le Moyen Âge et l’ère méridionale actuelle. Aiguèze est un village aux multiples visages, qui ne demande qu’à dévoiler ses secrets ! Quant aux produits du terroir, les bouteilles estampillées Côtes du Rhône AOC et Côtes du Rhône Village sont la fierté des viticulteurs. À consommer avec modération bien sûr !
Gouffre de l’Oeil-Doux
Pour maximiser mon séjour entre Montpellier et Perpignan, j’établis un programme bien pensé. La visite du gouffre de l’Œil Doux fait partie de ces curiosités que j’ai ajoutées à mon itinéraire. Si je connaissais de réputation la beauté des cenotes au Mexique, je ne m’attendais pas à découvrir une telle merveille géologique en France ! Après avoir garé mon véhicule sur un parking gratuit, je marche pendant une vingtaine de minutes pour atteindre ce site impressionnant, situé au cœur du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée. Le gouffre se compose de hautes falaises calcaires verdoyantes qui surplombent une étendue d’eau d’un vert émeraude. Le lac circulaire ainsi formé a une profondeur d’environ douze mètres. Le gouffre de l’Œil Doux offre un point de vue unique, à mi-chemin entre la mer et la garrigue. Cependant, il est essentiel de noter que le gouffre de l’Œil Doux n’est pas un endroit pour la baignade. Le site n’est pas aménagé pour des activités sportives et il est crucial de respecter les consignes de sécurité. Pour accéder au site, je peux stationner mon véhicule soit sur le parking du domaine de l’Oustalet et suivre le chemin jusqu’à la bergerie, soit sur le parking du gouffre, le long de la route de Fleury à Saint-Pierre-La-Mer, puis emprunter le sentier.
Salin de Gruissan
À quelques encablures de Narbonne, le salin de Gruissan, aussi appelé le salin de l’île Saint Martin, s’épanouit au cœur d’un écrin de nature préservée, à l’image de son homologue d’Aigues-Morte. C’est un lieu où le sel cristallise sous l’effet de l’évaporation naturelle de l’eau salée, prêt à être récolté à l’approche de l’équinoxe d’automne. Cet espace naturel, étendu sur 332 hectares, compte parmi les merveilles de l’Occitanie. Son surnom, « le lac rose », provient de la présence d’une micro-algue, la dunaliella salina, gorgée de bêta-carotène, qui résiste à une forte concentration en sel. Cette même algue nourrit de petits crustacés, délectation favorite des flamants roses. L’éclat rosé du salin est particulièrement saisissant en été. Vous aurez le plaisir d’observer des espèces d’oiseaux singulières et des flamants roses se prélassant dans ces eaux salées. Une fois l’eau évaporée, le sel crée des déserts salins, d’une blancheur immaculée évoquant une étendue de neige fraîche. Ce spectacle remarquable se découvre lors d’une visite guidée à pied ou en trottinette. À la sortie, une boutique vous invite à repartir avec du Sel de Gruissan, à choisir selon vos préférences de saveur et de quantité de gros sel aromatisé. Mon drone a eu le privilège d’immortaliser ce site d’exception depuis les hauteurs, captant ainsi toutes les subtilités du lac rose que l’œil nu ne saurait discerner.
En quelques jours, mon itinéraire m’a ouvert les portes d’un monde d’authenticité et de charme en Languedoc-Roussillon. Des ruelles médiévales aux vignobles envoûtants, chaque étape a révélé une facette unique de cette région enchanteresse du Sud de la France. Entre patrimoine préservé et paysages éblouissants, j’ai eu l’occasion d’explorer des trésors cachés. Que j’aie succombé aux charmes de Montpellier, Nîmes, ou que j’aie été émerveillé par la majesté de Carcassonne, chaque instant fut une invitation à la découverte. J’espère que cette escapade vous a donné l’envie d’explorer encore plus en profondeur cette région aux mille et une facettes.