L’Aquitaine, dévoile une diversité étonnante. Des villages pittoresques aux bastides préservées, en passant par le Pays Basque et sa culture singulière, chaque coin a son charme. La fameuse Dune du Pilat offre une vue spectaculaire sur la Pointe du Cap Ferret. Entre escapades en altitude et moments de détente, la Nouvelle-Aquitaine révèle toute la richesse de la France. Et les villes ne sont pas en reste : Bordeaux séduit par son élégance et ses vins, Pau dévoile son histoire et sa grâce aux pieds des Pyrénées, tandis que Bayonne vibre au rythme du Pays Basque. La Nouvelle-Aquitaine est un véritable road trip en soi, une aventure que j’ai hâte de poursuivre pour explorer une région qui a su préserver son authenticité.
Au programme de cet itinéraire en Aquitaine
Aquitaine : la carte pour se repérer
Aquitaine : les lieux à visiter
Issigeac
Pour démarrer ce road trip, je découvre ce matin le petit village d’Issigeac presque par hasard. Je suis immédiatement sous le charme de cette bastide médiévale où les ruelles s’enroulent comme un escargot autour du centre. La cité se distingue en effet par son organisation où ses rues, ruelles et venelles se croisent et s’entrecroisent, contrairement aux bastides alentours organisées sur un plan en damier. Un charme suranné donc et une invitation à la flânerie dans de petites ruelles empreintes de bucolisme. Un village de caractère, qui mériterait de figurer parmi « Les Plus Beaux Villages de France », qui me replonge dans le passé et dont l’histoire et l’architecture attirent de nombreux artistes. De nombreuses maisons témoins des différentes influences architecturales au fil des époques sont d’ailleurs à découvrir en me promenant dans les ruelles : la prévôté, la maison des dîmes ou encore d’autres maisons en pierres et à pans de bois. Issigeac est un arrêt qui vaut le coup et qui mêle charme de la pierre et calme ressourçant. Pour peu que j’aie la chance, comme aujourd’hui, de me balader en dehors de la haute saison !
Villeréal
Niché au cœur de la vallée de la Dordogne, Villeréal dévoile un charme intemporel à travers ses ruelles pavées et ses maisons à l’architecture préservée. Deux trésors emblématiques se distinguent particulièrement dans ce décor médiéval. L’Église Notre-Dame de Villeréal impose sa silhouette imposante, couronnée par deux tours élégamment coiffées de clochetons. Témoin de l’histoire et de la ferveur spirituelle qui a marqué la région, cette église séduit par sa majesté et son caractère sacré. La halle à étage du XVIe siècle, classée au titre des « Monuments Historiques » depuis 2007, se dévoile comme l’une des plus belles de France. Depuis l’an 1305, elle abrite un marché qui rayonne par son authenticité et sa vivacité. Flâner sous sa charpente ancestrale est une expérience sensorielle à part entière, où se mêlent les senteurs des produits locaux et l’animation colorée des étals. Au-delà de ces joyaux architecturaux, Villeréal offre également un écrin de verdure propice à la détente et à la contemplation. Les jardins soignés invitent à la quiétude, tandis que les places animées vibrent au rythme des rencontres et des échanges. Cependant, il est regrettable de constater que la fréquentation automobile excessive altère quelque peu le plaisir d’une déambulation à pied dans ce cadre médiéval enchanteur. Une réflexion sur ce point pourrait préserver l’authenticité et la quiétude qui font tout le charme de Villeréal.
Monflanquin
Monflanquin est un véritable coup de cœur, une bastide parfaitement préservée qui domine des paysages que Stendhal a décrits comme ceux d’une « petite Toscane ». En déambulant dans ses ruelles pittoresques, où la mignonnerie et le charme s’entremêlent, on plonge dans l’histoire grâce aux photos anciennes installées dans les artères principales du village, permettant d’imaginer à quoi ressemblait Monflanquin au siècle passé. Ces ruelles pavées et sinueuses dévoilent des trésors d’architecture, des façades de caractère et des détails d’époque qui racontent l’âme de ce lieu préservé. Chaque pas est une immersion dans un véritable musée à ciel ouvert, où l’histoire se lit dans les pierres et les recoins secrets. La place des Arcades constitue le cœur battant du village, un lieu de vie animé et le point de rendez-vous des amoureux de la pierre. Les guirlandes extérieures lui confèrent un caractère champêtre et une atmosphère de guinguette. Les superbes arcades abritent les terrasses en plein air des restaurants proposant une cuisine du terroir. Par ailleurs, le village arbore fièrement le label « Territoire Bio Engagé ». En plus du marché traditionnel hebdomadaire sur la place, la bastide accueille chaque jeudi soir en été le marché des producteurs de pays, une occasion gourmande et festive à ne pas manquer !
Villeneuve-sur-Lot
Pour mon séjour à Villeneuve-sur-Lot, j’ai le privilège d’être invité par l’Office de Tourisme afin de découvrir la ville et les alentours. Gautier, mon guide local travaillant sur place, a la grande gentillesse de m’accueillir avec sourire et bienveillance et de me confectionner un programme aux petits oignons sur deux journées.
À commencer par la prise en charge le premier soir au Camping Lot et Bastides, un camping 3 étoiles situé sur la commune de Pujols classée parmi « Les Plus Beaux Villages de France ». À ma disposition une tente bivouac sur pilotis, avec un matelas confortable et une table de pique-nique. Une nuit insolite, à quelques mètres du sol, avec un confort rudimentaire mais suffisant. Les sanitaires du camping sont chauffés par des capteurs solaires pour l’effort éco-responsable tandis qu’une piscine bien exposée permet de se rafraîchir après de chaudes journées de visite.
Pas le temps de trop traîner au camping, j’ai un joli programme de visites devant moi. En ce premier matin, je retrouve Gautier au marché de Villeneuve-sur-Lot. Il s’agit du tout premier marché bio de France datant de 1975 ! Depuis, il a lieu tous les mercredis matin sur la place d’Aquitaine, en centre-ville. Parmi la trentaine de producteurs qui s’installent ici, mon attention est retenue par le fameux « pruneau d’Agen », cultivé dans la région, et emblème s’il en est dans le coin. Fruits, légumes, spécialités boulangères, miel, confitures, œufs frais, café favorisant le commerce équitable, etc. Un marché plein de belles valeurs et favorisant les circuits courts. En dehors des produits alimentaires, le marché bio propose aussi des produits naturels issus de l’agriculture biologique.
Direction maintenant le centre historique pour la suite du programme. Gautier m’offre le privilège de pénétrer dans la tour de la Porte de Paris, datant du XIIIe siècle et ayant été l’une des anciennes portes de la cité à l’époque médiévale. Seul l’Office de Tourisme possède les clés permettant de pénétrer dans ces lieux fermés au grand public et réservés seulement aux visites privées. Je mesure ma chance de pénétrer au cœur de l’histoire de la ville. Depuis la tour, la vue sur la rue de Paris est imprenable.
Mon guide ayant décidé de me concocter un programme sportif, je ne perds pas de temps et enchaîne avec une deuxième tour, encore plus haute que la précédente. La Tour de l’Église Sainte-Catherine compte 350 marches pour arriver à son sommet. L’édifice, agréable à visiter au demeurant, affiche ses superbes couleurs de brique rouge et étonne par son caractère singulier. Je démarre l’ascension, totalement immergé dans le cœur du clocher. Après une montée étroite et quelque peu physique pour arriver au bout des marches, j’ai cette fois une vue imprenable sur les toits de Villeneuve-sur-Lot. La récompense après l’effort ! Je peux même faire le tour du promontoire pour diversifier les points de vue. Je découvre ainsi la magnifique place Lafayette (dite aussi place des Cornières), la place principale de la ville. Depuis les airs, je peux aussi mieux appréhender le plan d’urbanisme très particulier de Villeneuve-sur-Lot. Une ville qui obéit en effet au plan de construction caractéristique des bastides du Sud-Ouest, un plan orthogonal organisé autour d’une place centrale.
Je retrouve la terre ferme pour la suite de la balade, dans des rues et des ruelles où l’époque médiévale transparaît sur les façades des maisons à pans de bois. Je suis malgré tout frappé par le manque de vie commerçante pour un centre-ville et l’état quelque peu défraîchi d’une majorité d’immeubles. Une ville qui semble néanmoins se redynamiser, à l’instar de la Halle Lakanal abritant « Les Allées Gourmandes », un marché alimentaire parfait pour prendre un verre et/ou manger un bout sur la terrasse ensoleillée surplombant Le Lot. Un cadre unique et une vue de choix sur les deux ponts principaux de la ville : le pont des Cieutats, le plus vieux pont de la ville, à gauche ; et le pont de Laroque réalisés totalement en briques rouges à droite.
Je profite du moment pour remercier chaleureusement Gautier pour cette balade exquise, entre lieux privés et explications sur l’histoire locale, avant de me retirer au camping le temps d’une après-midi détente au bord de la piscine. Néanmoins, le rendez-vous est pris le soir-même au village de Pujols, afin de profiter du marché de producteurs locaux qui se tient tous les mercredis soir l’été et promet de battre son plein jusqu’au bout de la nuit.
Pujols
Le village de Pujols est comme un écrin perché sur les hauteurs de Villeneuve-sur-Lot, qui ravira tous les amoureux de la vieille pierre. Pour cette visite, je suis de nouveau accompagné par Gautier, un enfant du pays travaillant à l’Office de Tourisme, qui m’invite très gentiment à la découverte du village.
Mes pérégrinations m’entraînent progressivement le long de sa rue principale fleurie parfaitement entretenue et conservée malgré le temps qui passe, berceau de la vie commerçante plutôt limitée il faut bien l’avouer. Propice à la flânerie, la petite cité médiévale dévoile tout son charme au fil de ruelles étroites fidèles à la construction des villages à l’époque médiévale. Pujols est un parfait exemple de son architecture typique et fait office de témoin de l’histoire. Il valait d’ailleurs mieux longer le haut du pavé pour ne pas marcher dans les eaux usées qui serpentaient au centre des ruelles !
Aux maisons aux façades blanches ou à colombages, on peut aussi découvrir un puits profond de trente mètres face à une halle en pierre où se déroule chaque dimanche matin, de mai à fin septembre, un marché de produits du terroir. Deux églises sont à visiter : Saint-Nicolas et Sainte-Foy, qui accueille de nos jours des expositions d’art et abrite des fresques classées datant du XVIe siècle. Derrière les portes fortifiées s’offrent à moi des panoramas à couper le souffle sur toute la vallée du Lot, fermant la longue liste des atouts charme du village.
Enfin, tous les mercredis soir d’été, le village accueille un marché des producteurs locaux et des stands de cuisine du monde, pour des soirées gourmandes et festives à souhait, sur fond de musique et de fête de village. J’y suis et le moins que l’on puisse dire est que je passe une excellente soirée, qui pourrait durer jusqu’au bout de la nuit.
Biscarrosse Plage
Il ne faut pas confondre Biscarrosse et Biscarrosse Plage, qui sont deux zones de la commune bien distinctes. C’est évidemment pour cette dernière que je suis venu passer la matinée au bord de l’océan. Située en plein milieu de la Côte d’Argent, s’étendant d’Anglet au sud à Soulac-sur-Mer au nord, la station balnéaire animée est connue pour sa longue bande d’immeubles d’habitation saisonniers. La station est en effet très prisée des surfeurs pour sa grande plage, tout aussi propice à la baignade et au bodyboard. Séparées de la plage par des dunes, les rues résidentielles sont bordées de magasins et de restaurants à l’ambiance détendue. Il est encore tôt et je suis l’un des seuls clients de l’un des rares cafés ouverts. Une classe fait sauter des feux d’artifice avec son professeur sur la plage, tandis que les premiers joggeurs profitent des bords de place encore déserts. Je profite de la grande Plage du Vivier avec une poignée de badauds. La bande de sable s’étend sur des kilomètres et le bruit des vagues en fond est apaisant. Le vent est assez prononcé et la température plutôt fraîche au bord de l’eau. Le panorama est magique et laisse sans voix. La marée étant basse, l’océan est à bonne distance de la plage et laisse de fait apparaître un banc de sable semblant s’étirer vers l’infini !
La Pointe du Cap Ferret
Avant de quitter la région, je décide de me rendre juste en face de la Dune du Pilat, voir l’un des spots incontournables du Bassin d’Arcachon. Je roule près de deux heures, sur des routes serpentant tantôt au milieu des forêts de pins, tantôt traversant des villages côtiers de la Presqu’île. Car, oui, je suis maintenant sur la Presqu’île du Cap Ferret, avec cette impression de bout du monde offerte par une dune unique s’enfonçant dans l’océan.
Située à environ 70 kilomètres de Bordeaux, elle offre une séparation naturelle entre le Bassin d’Arcachon et l’immensité de l’océan Atlantique. Elle se démarque par sa beauté préservée et les paysages pittoresques qu’elle offre. La presqu’île a aussi construit sa notoriété par la tradition ostréicole remontant aux premiers pêcheurs qui s’étaient installés ici. L’eau du Bassin d’Arcachon, alimentée par les marées et jouissant d’une excellente qualité, a permis le développement de l’ostréiculture depuis le XIXe siècle. De plus, 7000 hectares de forêt couvrent une surface importante de la presqu’île et constituent un véritable poumon vert naturel.
Au bout du bout, le choc ! J’arrive à la Pointe du Cap Ferret, offrant une vue à 180° sur la Dune du Pilat, le Banc d’Arguin, les passes du Bassin et l’Atlantique. En revanche, des barrières empêchent l’accès à la plage, fermée définitivement depuis 2016 en raison de l’érosion qui grignote toujours plus le littoral. Des conséquences de sa constitution unique mais aussi du réchauffement climatique ! La plage a déjà perdu la moitié de sa superficie depuis 2012 et pourrait perdre la quasi-totalité de sa bande de sable d’ici 2040… Je reste sans voix, derrière ces barrières de chantier, et observe les éléments. La Dune du Pilat au loin, dont la longueur est totalement révélée de ce point de vue, les vagues de l’océan déchaîné en face, le vent qui balaye le sable doré enfin de part et d’autre de la plage. Le panorama est exceptionnel et vient récompenser les kilomètres qu’il a fallu avaler pour arriver ici.
En revenant sur mes pas, je marque un bref arrêt au Phare du Cap-Ferret. Véritable emblème du Cap Ferret, le phare se tient fièrement à l’entrée du Bassin d’Arcachon pour accueillir les voyageurs venus de l’océan ou arrivant par la route. Il peut même se visiter et quelques 258 marches permettent d’accéder à une plateforme offrant une vue imprenable. En raison de l’affluence, je passe mon tour et préfère me contenter d’admirer sa magnifique tour tronconique blanche et rouge sur la partie supérieure, avant de reprendre ma route, alors même que le jour décline déjà.
Après avoir parcouru les joyaux de l’Aquitaine au cours de ce périple, je suis empli d’une profonde admiration pour cette région aux multiples facettes. Des vignobles de Bordeaux aux plages de sable fin sur la côte atlantique, l’Aquitaine dévoile une richesse culturelle et naturelle captivante. J’espère que cet itinéraire sur quelques jours a su éveiller votre curiosité et vous inspirer à explorer davantage cette terre où l’histoire, la gastronomie et la nature s’entremêlent harmonieusement. Que votre prochaine aventure aquitaine soit aussi envoûtante que celle-ci, et n’hésitez pas à partager vos découvertes en commentaire !