La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, véritable joyau de la côte méditerranéenne, dévoile un patrimoine naturel et culturel d’une richesse infinie. De la splendeur azur de la mer aux sommets alpins majestueux, chaque coin de cette terre baignée de soleil promet une aventure inoubliable. Dans cet itinéraire, je vous invite à une exploration immersive sur quelques jours, à la découverte des trésors cachés de la Provence, des Alpes-Maritimes au Vaucluse.
Au programme de cet itinéraire en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Provence-Alpes-Côte d’Azur : la carte pour se repérer
Provence-Alpes-Côte d’Azur : les lieux à visiter
Camargue
Après Aigues-Mortes, il est temps de reprendre la route en direction de la Camargue. C’est une région naturelle de 150 000 hectares située au bord de la mer Méditerranée, dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard, formée par le delta du Rhône. Mon objectif n’est pas de tout parcourir, mais plutôt d’apercevoir sur la route les trois emblèmes de la faune camarguaise : le flamant rose, le cheval camarguais et bien sûr, le taureau noir. La Camargue offre une grande diversité de milieux et constitue une réserve exceptionnelle pour la faune et la flore. On y trouve également diverses productions locales telles que le riz camarguais, le sel marin, les carottes des sables, les pommes de terre des sables, le melon, etc. En quelques kilomètres à peine, je suis plongé dans un décor hors du commun. La Camargue a un visage unique et ravit les amateurs de nature. Très rapidement, je croise les premiers flamants roses dans les marais au bord de la route. Ces grands oiseaux aquatiques (de 80 à 145 cm) aux longues pattes et au long cou se distinguent par leur bec particulier et leur couleur rappelant les petits mollusques qu’ils consomment. Un peu plus loin, je rencontre le cheval camarguais. Reconnaissable à sa robe blanche tachetée, il est visible partout dans les mas de manadiers en Camargue. C’est un animal emblématique, aux usages variés entre les balades et les traditions taurines. Je préfère l’admirer dans son environnement naturel et lui offrir quelques caresses affectueuses sur la tête. Puis vient ma rencontre avec un troupeau de taureaux, une centaine de bêtes noires aux cornes blanches acérées. La plupart d’entre elles sont rassemblées au bord de la route, permettant une observation silencieuse au plus proche de l’animal. Mission accomplie donc, d’avoir réussi à admirer les trois emblèmes de la Camargue, sans oublier la multitude d’oiseaux que j’ai croisés en chemin et les cabanes de Gardian, les habitations traditionnelles des pêcheurs et bergers camarguais, que j’ai découvertes tout au long de mon périple. Ces cabanes authentiques, dispersées dans tout le delta du Rhône, sont emblématiques de la Camargue, avec leur teinte blanche, leurs portes et volets bleus, la croix camarguaise sur le perron et les toits de chaume en pente. Allons visiter les Saintes-Maries-de-la-Mer, l’une des villes phares de la Camargue.
Saintes-Maries-de-la-Mer
Je suis aux Saintes-Maries-de-la-Mer, la capitale de la Camargue, une charmante ville blanche entourée d’eau, avec la Méditerranée d’un côté et les marais de l’autre. Le soleil est au zénith, et la journée s’annonce magnifique.
Déjà en approchant de la ville, on ne peut manquer de remarquer le clocher de l’église romane Notre-Dame de la Mer, appréciée à la fois par les touristes et la communauté gitane pour le symbole des traditions qu’elle représente. Construite entre les IXe et XIIe siècles, cette église (fortifiée au XIVe siècle) avait pour mission de protéger la ville des incursions des pirates sarrasins et arabes, qui tentaient d’envahir et de piller le village. Une visite incontournable est la montée sur le toit de l’église, offrant une vue panoramique à 360° sur la ville, ainsi que sur la Camargue. À l’intérieur de l’église, ne manquez pas la visite de la crypte où se trouve la statue de Sainte Sara, la Vierge noire et la patronne des gitans. Chaque année, lors du pèlerinage annuel des gitans les 24 et 25 mai, environ 15 000 gitans de toute l’Europe se réunissent ici pour célébrer leur sainte. Selon la légende, Sainte Sara, servante noire présente à la croix de Jésus, a entrepris un long voyage depuis l’Égypte après la résurrection et a débarqué sur la plage du village où elle a été accueillie par la communauté gitane locale. Bien qu’elle soit appelée Sainte, elle n’est reconnue comme telle par aucune des principales confessions religieuses. Cependant, elle est vénérée par les gitans de toute l’Europe, et lors de cette grande fête païenne, ils ornent sa statue de somptueux vêtements et bijoux toujours différents chaque année, puis la portent en procession jusqu’à la plage et dans la mer pour la bénédiction des gitans, commémorant ainsi son arrivée.
En cette journée chaude, je suis davantage attiré par les terrasses pour déguster des boissons rafraîchissantes, avant de flâner dans les ruelles commerçantes de la ville. Le centre est parsemé de boutiques vendant des produits provençaux et camarguais, des vêtements aux spécialités culinaires telles que les tellines à l’aïoli, la rouille du pêcheur, les calamars à la romaine, la paella, la gardiane de taureau, et bien d’autres, ainsi que des produits locaux comme le sel et le riz camarguais, le pâté, le vin des sables, les fromages et même la charcuterie. C’est l’occasion de savourer toutes les saveurs si caractéristiques de la Camargue.
L’après-midi, je profite de l’une des longues plages de sable blanc en bordure de la ville avant de me régaler d’une délicieuse glace à l’italienne. L’eau est fraîche, mais le charme du littoral est indéniable, et les heures passent sans que j’aie hâte de reprendre la route.
Pour conclure, il est important de noter que lors du pèlerinage gitan, des férias ou pendant la haute saison, la ville est très prisée par les touristes. Il est donc conseillé d’arriver très tôt pour trouver une place et profiter au maximum de cette magnifique station balnéaire.
Brantes
Sur les conseils de Claudia, une rencontre marquante à Séguret, je me rends à Brantes, un charmant petit village perché à 600 mètres d’altitude sur une pointe rocheuse, et qui compte environ 80 habitants. Le Mont Ventoux se dresse majestueusement en toile de fond. Les maisons aux façades claires se serrent les unes contre les autres, au cœur d’une végétation provençale typique et bercées par le chant des cigales. Véritable joyau de la vallée du Toulourenc, Brantes dévoile tous les éléments d’un village typique : une petite église au centre du bourg, des toits en cascade, des maisons de pierre, des ruelles pavées, des passages voûtés, un ancien lavoir, et les ruines de son château féodal qui surplombent le tout. À chaque coin de rue, les panoramas sur la Provence alentour sont époustouflants. Il n’est pas surprenant que ce village attire peintres, potiers, céramistes, cafetiers, santonniers et sculpteurs. Bien que je sois arrivé un peu tardivement dans la saison pour admirer les champs de lavande, Brantes a bien d’autres atouts. Je prends place au Café Suzette, où je savoure un délicieux thé glacé maison à la menthe fraîche, tout en écoutant le chant des cigales et en profitant de la vue.
Sault
Petit arrêt à Sault, une commune emblématique du Vaucluse, connue pour être le pays de la lavande au cœur de la Provence. Cependant, j’arrive après les moissons, et seuls quelques champs de jeunes lavandes arborent encore leurs magnifiques couleurs. Pour admirer les panoramas violacés, il me faudra donc revenir l’année prochaine, entre fin juin et début juillet, lors de la pleine saison de la floraison ! Sault est aussi le point de départ idéal pour explorer le Mont Ventoux, les Gorges de la Nesque, la vallée du Toulourenc, la montagne de Lure, le plateau d’Albion, ainsi que les villages proches de la Drôme provençale et des Alpes de Haute Provence. Ce village de caractère, perché sur un éperon rocheux, promet un voyage enivrant de couleurs, d’odeurs et de plaisirs épicuriens. Les savonniers de Provence, les vendeurs de lavande et les producteurs de produits dérivés au doux parfum provençal, ainsi que les apiculteurs et nougatiers, y sont légion. La Provence et ses produits du terroir trouvent ici un véritable village carte postale. Je ne résiste d’ailleurs pas à l’appel de la nougaterie André Boyer, le fleuron du patrimoine gastronomique de Sault, qui est installée en plein cœur du bourg. Cet artisan confiseur perpétue ses recettes de génération en génération depuis 1887, et j’y déguste les meilleures glaces du coin à la lavande et à la verveine. Un régal ! Ensuite, je flâne au milieu des maisons aux volets colorés avant de suivre le chemin des lavandes, une boucle balisée de 5 kilomètres (environ 1h30 de marche au soleil), qui me fait traverser les champs de lavande sans aucune difficulté.
Colorado provençal
Ce matin, je fais la découverte d’un site exceptionnel entre les villages de Rustrel et de Gignac, au bord de la rivière Dôa. Situé en plein cœur de la Provence, le Colorado provençal est le vestige d’une ancienne carrière d’ocre. Une immersion dans des paysages rappelant ceux de l’ouest américain, mais directement en France ! Le premier coup de pioche fut donné en 1871, le dernier en 1993. La carrière, entièrement façonnée par la main des ocriers, est classée au titre des Monuments Historiques et peut se découvrir au travers de deux sentiers balisés tout au long de l’année. On pourra ainsi marcher sur les montagnes d’ocre et découvrir un camaïeu exceptionnel de couleurs sur des kilomètres : du jaune vif au rouge sang, en passant par tous les orangés, parfois veinés de bleu ou de vert. Les couleurs de la terre sont dues à la présence d’ocre dans les sous-sols, offrant ainsi un spectacle époustouflant. Les ocres naturelles du Vaucluse regroupent, selon les spécialistes, entre 17 et 25 teintes différentes. Le Colorado provençal est donc la promesse de falaises d’or et de sang, de carrières aux allures de canyon, de cheminées de fées à perte de vue et de vallons aux contours surprenants. Un site d’une rare beauté qui attire forcément énormément de touristes en saison. Le tarif d’entrée est fonction du véhicule, quel que soit le nombre de passagers. Il comprend le parking, le plan et l’accès au site. La randonnée pédestre (pour le chemin le plus long) dure 1h45 à 2h suivant votre rythme de marche. En plus du caractère exceptionnel du site, la vue tout au long du sentier pédestre est magique ! Sur fond de chant de cigales, je peux admirer les champs de garrigue provençale à perte de vue. Une randonnée dépaysante qui longe le sentier des ocres et qui change de couleurs en fonction de la lumière du jour. Je me serais cru dans le Colorado américain le temps d’une balade ! Dommage cependant que le chemin passe majoritairement dans la garrigue plutôt que dans les carrières, mais c’est évidemment pour protéger au maximum le site que seules quelques montagnes d’ocre sont praticables quand d’autres s’admirent seulement de loin. À l’arrivée, des chaussettes plus très blanches et une sensation d’avoir découvert un site vraiment unique en son genre… et encore en France !
Avignon
Balade dominicale à Avignon, la “cité des papes,” une ville riche en histoire, en art et en culture. Le célèbre Pont d’Avignon, également connu sous le nom de Pont Saint-Bénézet, est l’attraction phare de la ville. Il relie Avignon à Villeneuve-les-Avignon. Actuellement, seules quelques arches et la Chapelle Saint-Nicolas du XIIe siècle subsistent, mais le pont offre une vue magnifique depuis la rive. Selon la légende, ce pont aurait été construit miraculeusement par un simple berger au XIIe siècle pour relier la ville à Villeneuve-les-Avignon. Il a depuis résisté aux conséquences d’une guerre et des crues successives du Rhône qui l’ont partiellement détruit.
Avignon, ce n’est pas seulement le pont, c’est aussi un centre historique charmant avec des maisons et des hôtels particuliers de la Renaissance bordant des ruelles pavées presque piétonnes. Sur les places anciennes, dont la magnifique Place de l’Horloge, je trouve une variété de restaurants, du familial et abordable aux établissements étoilés.
Le Palais des Papes, situé au cœur de la ville, est un témoin monumental de l’importance d’Avignon dans le monde chrétien au Moyen Âge. Construit à partir de 1335 par les papes Benoît XII et Clément VI, il est devenu le plus grand édifice gothique d’Europe. Si l’attente est trop longue pour la visite, je peux profiter de la zone piétonne à proximité. Le quartier bohème d’Avignon et la Rue des Teinturiers méritent également une visite. Cette charmante rue pavée du Moyen Âge était autrefois le centre de l’industrie de la soie. Aujourd’hui, elle attire des artistes et des musiciens talentueux, et abrite de nombreux bars à vin, restaurants et soirées musicales sous les platanes. Les remparts bien conservés d’Avignon sont également impressionnants. Ils constituent le deuxième mur continu le plus long du monde après la Grande Muraille de Chine. Je peux accéder au chemin de ronde depuis le Rocher des Doms ou l’escalier Sainte Anne.
Enfin, il est impossible de parler d’Avignon sans mentionner le célèbre Festival d’Avignon, fondé en 1947 par Jean Vilar. Ce festival de danse, musique et théâtre est devenu l’un des plus importants au monde, avec des spectacles se déroulant dans toute la ville, y compris dans des lieux historiques et dans les rues.
En conclusion, Avignon est une ville qui saura satisfaire toutes les sensibilités, avec son riche patrimoine architectural, ses événements culturels tout au long de l’année, et sa diversité gastronomique. C’est une destination à apprécier à tout moment de l’année.
Saint-Rémy-de-Provence
Petite balade dans le village préservé de Saint-Rémy-de-Provence, une perle de la Provence qui séduit par sa beauté, son patrimoine historique et ses traditions bien ancrées. Lové dans les collines de la région, ce village a toujours été une source d’inspiration pour de nombreux artistes. Le Monastère Saint-Paul-de-Mausole, qui a servi d’établissement de santé depuis le XVIIIe siècle, est célèbre pour avoir accueilli le talentueux peintre impressionniste Vincent Van Gogh. C’est ici qu’il a créé plus de 150 toiles durant son séjour dans la région, dont certaines de ses œuvres les plus emblématiques comme « Les Tournesols » ou encore « Les Cyprès ». Le cœur du village n’est pas en reste, avec ses boulevards ombragés par des platanes majestueux, ses ruelles pavées réservées aux piétons, ses façades en pierre aux volets colorés, ses boutiques typiquement provençales proposant des produits du terroir, ainsi que ses cafés et restaurants dotés de terrasses accueillantes. La place de la République, particulièrement animée lors des jours de marché, constitue également un lieu incontournable. Entouré par les paysages splendides du massif des Alpilles, le charme de Saint-Rémy-de-Provence est indéniable.
Toulon
Me voilà à Toulon, une charmante commune en Provence, troisième ville de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, après Marseille et Nice. Nichée sur les bords de la mer Méditerranée, je découvre une ville dynamique qui respire la vie tout en restant fidèle à son héritage provençal et maritime. En déambulant dans le centre-ville, l’histoire de Toulon se dévoile à travers son patrimoine et ses musées, qui exposent des collections allant des plus classiques aux plus contemporaines. Le port et l’entrée de la rade de Toulon se mêlent harmonieusement au cœur de la ville. Il n’y a rien de plus simple que de prendre un verre en contemplant la mer, que ce soit avant d’aller au restaurant ou après une virée au marché. D’ailleurs, pour vivre pleinement l’expérience maritime de Toulon, une visite de la rade en bateau est de mise. Pour entrer dans le vif de la culture, les rues Pierre Sémard, la place de l’Equerre et bien d’autres aux alentours sont devenues les nouvelles “rues des Arts”, brassant créativité et culture. Galeries, boutiques, espaces de travail partagé, cafés et bars investissent ces lieux, insufflant ainsi une énergie nouvelle dans le centre ancien de Toulon. Situé sur le cours Lafayette, à deux pas de l’Office de Tourisme, le plus grand marché de Provence est imprégné de l’atmosphère chantée par Gilbert Bécaud. Autrefois la place principale de la ville, la place Puget est un endroit des plus agréables pour savourer un moment en terrasse. Au centre trône la superbe fontaine des Trois Dauphins, enveloppée d’une végétation luxuriante. La place Puget dégage un charme typiquement provençal ! Les nouvelles Halles de Toulon dans leur magnifique bâtiment Art Déco abritent 25 commerces de bouche et un café sur leur toit-terrasse. Définitivement, visiter Toulon, c’est s’imprégner de son ensoleillement omniprésent, se laisser bercer par ses plages et criques cachées, flâner au port de pêche, emprunter le funiculaire, et surtout, rencontrer des habitants au sourire radieux. C’est une destination de vacances idéale pour l’été ! Enfin, pour me restaurer, les options ne manquaient pas : de charmants petits cafés et bars longeaient les places nombreuses dans le cœur de la ville. Toulon constitue également l’un des points de départ de nombreux ferries qui partent vers la Corse en haute saison.
Saint-Tropez
Me voilà en balade matinale dans le village de pêcheurs de Saint-Tropez. Ce lieu, rendu célèbre grâce à sa muse iconique Brigitte Bardot, a été le théâtre des débuts de la nouvelle vague et du mouvement des YéYés, en devenant une station balnéaire mondialement reconnue. En cette arrière-saison, c’est le moment idéal pour une visite. Les ruelles du vieux-port sont un peu moins encombrées, préservant ainsi une certaine authenticité malgré l’imposante présence des voiliers et yachts luxueux.
La population de Saint-Tropez est un étrange mélange entre locaux, stars, artistes, et touristes français et internationaux, tous à la recherche de l’authenticité provençale. Il faut avouer qu’il faut faire le tri… On trouve ici toutes sortes d’établissements, du petit restaurant traditionnel au bar branché affichant des tarifs exorbitants ! Un exemple en est le « Café Sénéquier », présent sur les quais depuis 1930, devenu l’épicentre de la French Riviera et un lieu privilégié pour être vu. L’esprit “m’as-tu-vu” est ici à son apogée, et ces deux facettes du village me laissent quelque peu pantois !
Ainsi, je choisis délibérément de délaisser le port pittoresque, bordé de maisons aux façades colorées de rose et d’orange, pour m’enfoncer davantage dans le cœur de la cité corsaire. Mon regard est inévitablement attiré par le clocher de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, l’un des emblèmes de la ville. Son clocher et son campanile aux couleurs ocre et terre de Sienne offrent un magnifique contraste avec la couleur bleu azur du ciel et de la mer.
En serpentant dans un dédale de ruelles au charme suranné, j’arrive dans le non moins atypique quartier de la Ponche, et sa place enserrée entre les bâtiments aux tons pastel. Le cadre est magique bien que plus vraiment secret. La vue sur le Golfe de Saint-Tropez est magnifique ! Je déambule dans un cœur de ville dominé par les peintres de rue et les boutiques de créateurs. Je passe par la Place des Lices, prisée des boulistes, et ne résiste pas longtemps à l’appel de la pâtisserie emblématique de la station balnéaire.
Je veux bien sûr parler de la célèbre « Tarte Tropézienne » vendue par la maison mère depuis 1955. Pour la petite histoire, c’est en 1955 que le pâtissier d’origine polonaise Alexandre Micka ouvre sa première pâtisserie Place de la Mairie, en plein cœur du village de Saint-Tropez. Il est séduit par ce petit village de pêcheurs préservé et hors du temps, déjà prisé par de nombreux intellectuels des arts et des lettres qui se pressent dans le petit port pour sa quiétude et son authenticité. Parmi les pâtisseries qu’il propose, Alexandre Micka crée une brioche à la crème, inspirée de la recette de sa grand-mère, dont il préserve jalousement le secret.
Brigitte Bardot découvre cette brioche onctueuse à l’occasion du tournage du film de Roger Vadim « Et Dieu créa la Femme ». L’actrice a un véritable coup de cœur pour cette douceur, dont elle devient une ambassadrice inconditionnelle, et suggère même à Alexandre Micka de la nommer : « La Tarte Tropézienne ». La légende était née ! Je me délecte d’une part généreuse du célèbre dessert, une brioche au sucre garnie d’une épaisse couche d’un mélange de crème au beurre et de crème pâtissière à la vanille. C’est un délice et c’est typiquement local pour le coup ! Un dessert souvent imité mais jamais égalé. La boutique officielle propose aujourd’hui des variantes au citron ou à la framboise pour varier les plaisirs, bien que la recette originale soit tout bonnement la meilleure selon moi !
Avant de quitter la ville, je marque un rapide arrêt devant la célèbre gendarmerie de Saint-Tropez, qui a servi de décor pour la saga mythique « Les Gendarmes » avec Louis de Funès. Longtemps laissée dans son jus, elle est devenue depuis quelques années un musée consacré au cinéma français et à l’œuvre de cet acteur inimitable et inoubliable.
Enfin, impossible de ne pas remarquer sur le fronton la statue dédiée à l’autre égérie de Saint-Tropez, Brigitte Bardot alias « BB », devenue célèbre à la fois pour ses films, ses engagements, la mode, et son importance dans la légende de la ville. Un hommage et une place de choix pour celle qui demeurera comme l’icône indétrônable de la petite cité.
Massif de l’Estérel
Je découvre, un peu par hasard, le Massif de l’Estérel, en faisant la route vers Cannes. Ce massif montagneux volcanique de faible altitude s’étend sur 32 000 hectares, bordant la mer Méditerranée et couvrant le sud-est du Var, débordant même sur les Alpes-Maritimes. Je suis immédiatement frappé par sa roche rouge étonnante et caractéristique, qui crée des reliefs abrupts d’un charme particulier. Les couleurs du matin ajoutent une touche de magie à ces paysages naturels. Malgré leur caractère accidenté et leurs falaises plongeant dans la Méditerranée, ces reliefs témoignent d’une histoire géologique mouvementée. Aujourd’hui, le Massif de l’Estérel offre un magnifique terrain de jeu pour les amateurs d’activités de plein air, qu’il s’agisse de randonnées à pied ou à cheval, de balades en VTT ou d’escalade. Les véhicules sont autorisés sur environ 42 kilomètres de routes, tandis que des circuits ont été aménagés pour le VTT (100 km de circuits balisés), les cavaliers (100 km de pistes équestres) et les randonneurs (40 km de sentiers pédestres). Une découverte inattendue dans cette région pittoresque de la Côte d’Azur.
Cannes
J’arrive à Cannes en cours de matinée. Cette cité balnéaire exceptionnelle est bordée par les îles Lérins au large et offre une longue plage de sable blanc en bordure de ville. Cannes est mondialement réputée pour sa Croisette et son célèbre Festival de Cannes (77ème édition en 2024). Je stationne le long de la baie, à l’ombre des palmiers, en face de l’hôtel Martinez. Je décide de prendre un café sur la plage, mais l’addition me surprend : 4,50 € l’expresso ! Je suis clairement dans un autre monde… Le luxe est omniprésent à Cannes, attirant une clientèle aisée qui apprécie les clubs de plage et les casinos de la ville. Je choisis de profiter du calme d’une des deux plages publiques pour m’offrir un bain matinal bien mérité, car la chaleur devient déjà intense en cette fin de matinée. Avoir la plage si près de la ville est un véritable plaisir, et la plupart des habitants sont déjà dans l’eau dès 9 heures ! L’eau transparente et les températures douces de mi-septembre sont des atouts indéniables. De plus, les douches de plage me permettent de me rafraîchir et de me débarrasser du sel avant de quitter la plage. Une fois sec, je me rends au Palais des Festivals, qui accueille chaque année le festival de cinéma et ses stars françaises et internationales. Une portion du tapis rouge a été laissée, et je m’amuse à faire ma propre montée des marches, sous le regard amusé des rares passants. Le tapis rouge et ses 24 marches sont l’attraction majeure de Cannes. Sur le parvis, à l’instar de Hollywood Boulevard et son « Walk of Fame », Cannes possède son « Chemin des Étoiles ». Les stars laissent leur empreinte et leur signature, laissant ainsi une trace de leur passage dans cette ville balnéaire française. À ce jour, 140 moulages en acier inoxydable ornent le pavé cannois, accompagnés des signatures de près de 400 acteurs et réalisateurs. Cette tradition perpétuée chaque année rend hommage aux personnalités du cinéma et nous offre à tous l’opportunité de toucher ce mythe. Parmi les noms célèbres, on trouve Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Johnny Hallyday, Angelina Jolie, Meryl Streep, Sylvester Stallone, Nicole Kidman et Cameron Diaz. Je poursuis ma promenade le long de la Croisette, qui longe les magnifiques plages de Cannes sur plus de 3 kilomètres. La Croisette, rendue célèbre par le festival, est devenue une attraction touristique à part entière. Au fil du temps, des touristes du monde entier de toutes les classes sociales ont afflué sur cette promenade emblématique, aujourd’hui l’une des plus célèbres de France. La Croisette est désormais l’image caractéristique de la ville, même si Cannes ne se résume pas qu’au luxe !
Menton
Menton, dernière ville française sur la « French Riviera » avant la frontière italienne, est renommée pour sa « Fête du Citron de Menton » qui se déroule chaque année à la fin de l’hiver, en février. Lors de ce carnaval, tous les chars et sculptures sont créés à partir de citrons et d’oranges. Plus de 200 000 tonnes d’agrumes sont nécessaires pour décorer chars, parades, bals, spectacles et corsos pendant les deux semaines que dure la fête !
La ville se distingue également par la beauté de ses bâtiments colorés, en particulier dans son centre historique, le tout baigné dans un climat méditerranéen d’une douceur infinie et sous un soleil omniprésent. Menton mérite d’être découverte en flânant, les yeux grands ouverts. Je commence ma balade depuis le sommet de la colline qui domine la ville. De là-haut, le panorama sur la baie et les toits de la ville est tout simplement magnifique. Dommage que le ciel soit si gris et chargé, ne permettant pas d’immortaliser l’une des plus belles vues de la Côte d’Azur.
Je passe devant la superbe Basilique Saint-Michel Archange de Menton avant d’emprunter les Rampes Saint-Michel, de majestueux et superbes escaliers fraîchement restaurés. À noter que la partie haute date du milieu du XVIIIe siècle et est classée au titre des Monuments historiques, tandis que la partie basse remonte à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’une ancienne voie romaine, jadis l’unique route vers l’Italie. Les Rampes mènent à la plage des Sablettes en contrebas, une petite crique de sable aux eaux calmes et claires, avec en toile de fond une histoire riche. Les maisons, aux tons jaunes, du plus pâle à l’ocre foncé, sont enchevêtrées les unes dans les autres. Dans cette partie médiévale de la ville, trois ruelles, Lampedusa, Capodana, Acquasoma, portent le nom des pirates qui écumaient la Méditerranée, et qui, selon une légende, auraient fondé la cité.
Ensuite, direction la place aux Herbes, le cœur névralgique et gastronomique de la ville. Un prétexte pour goûter aux savoureuses spécialités locales qui s’offrent à vous ! Je succombe rapidement aux effluves d’une socca en train d’être cuite par son initiateur. Cette spécialité niçoise que j’ai déjà dégustée à Nice se retrouve aussi à Toulon et Menton. Cuite au feu de bois et dégustée chaude et poivrée, cette galette à la farine de pois chiches est une spécialité typiquement locale. Et c’est un régal !
La dégustation improvisée est l’occasion de me rapprocher de la Promenade du Soleil, l’autre attrait touristique de Menton. Malgré ses plages de galets, elle se révèle ne pas être la partie la plus intéressante de la ville. Bordée de restaurants à touristes, elle a néanmoins l’avantage de proposer des places de parking sur des kilomètres. Hors saison, il est facile de s’y garer et il n’y a pas grand monde ni sur la plage ni dans l’eau. Mais malheureusement, la pluie s’invite rapidement et je ne peux pas goûter à l’eau de Menton ! Pas de baignade donc, mais une bonne glace italienne à la vanille de Madagascar à la place pour me remonter le moral… Qui a dit qu’on se laissait abattre ?
En fin de compte, j’ai beaucoup aimé Menton pour sa palette de couleurs pastel : jaune doux, rose chaud, vert d’eau, évoquant des agrumes. J’ai été séduit par le charme de ses ruelles et de son cœur historique, ainsi que par sa baie enivrante face à une Italie visible sur l’autre rive. Même l’effervescence de ses places à toute heure de la journée a son charme. C’est une ville carte postale où il fait bon vivre, qui mérite le détour et qui vient conclure mon périple sur la Côte d’Azur.
Provence-Alpes-Côte d’Azur : les bonnes adresses
Salon de Thé Eglantine — €
Il existe des coups de cœur qui se racontent, et d’autres qui se vivent pleinement. J’ai vécu l’un de ces moments inoubliables dans un charmant salon de thé niché au cœur du village en pierres de Séguret, dans le Vaucluse. Ce matin-là, c’est une amie de la gérante qui m’a accueilli. J’étais son premier client. Alors qu’elle préparait la table, la conversation s’est engagée. Nous avons parlé de voyages, de vie, de résilience, d’authenticité, de valeurs. Tout en dégustant mon café, les échanges se sont intensifiés. Quand vint le moment de partir, mes yeux étaient humides. J’étais simplement enveloppé par ces paroles sincères et émouvantes. C’est le genre de rencontre qui laisse une empreinte indélébile, et dont je me souviendrai longtemps. Chère Claudia, si vous me lisez, sachez que cet échange brillera comme une étoile dans mon cœur. Espérons que la vie nous réserve un jour l’occasion de reprendre cette conversation passionnée !
Rue des Poternes – 84110 Séguret
Café Suzette — €
C’est avant tout pour le cadre que vous devez faire un détour chez Suzette, une crêperie perchée sur les hauteurs du village de Brantes. Vous serez accueilli par un environnement exceptionnel, perché à flanc de montagne, offrant une vue à couper le souffle. Heureusement, cela ne coupera pas votre appétit, et vous vous laisserez volontiers tenter par une véritable crêpe Suzette, ou peut-être par un verre de leur délicieuse citronnade maison bien fraîche. Certes, les prix sont un peu élevés, mais on peut admettre qu’une vue pareille vaut le détour ! L’accueil chaleureux compense largement.
Rue du Portail – 84390 Brantes
Confiserie André Boyer — €
Depuis sa fondation en 1887, la Maison Boyer a élu domicile à Sault, dans le Vaucluse. Elle perpétue un savoir-faire ancestral autour du nougat et des confiseries de Provence, notamment l’emblématique calisson. Ici, vous pourrez trouver des produits d’une grande qualité, fabriqués dans le respect des recettes familiales. Nougat noir, nougat blanc, guimauves, macarons et crèmes glacées en été viennent compléter une large gamme de douceurs. Une mention spéciale pour la crème glacée à la lavande, fleur emblématique du plateau d’Albion, qui mérite à elle seule le détour jusqu’à Sault. La crème glacée à la Verveine, quant à elle, marie subtilité et délicatesse. Une maison empreinte de caractère, un personnel aux petits soins et une qualité indéniable du début à la fin.
Place de l’Europe – 84390 Sault
HOBO COFFEE — €
Installé en plein cœur du Vieux-Nice, ce coffee shop m’a tout de suite interpellés avec sa large devanture en bois et sa décoration à l’inspiration scandinave. Côté carte, vous retrouverez une gamme de produits classiques pour ce genre de lieux. Le chaï latte notamment est excellent, tout comme le carrot cake fait maison. Les produits servis sont bios et de très bonne qualité, tout comme l’accueil impeccable. Une adresse un poil victime de son succès, notamment le week-end, mais dont l’affluence s’explique par l’expérience générale que le lieu vous permet de vivre.
5 bis rue Sainte-Réparate – 06300 Nice
À travers ces quelques jours d’exploration en PACA, j’ai plongé au cœur d’un univers de contrastes et de splendeurs. Chaque étape, qu’elle soit balnéaire sur la Côte d’Azur ou provençale au cœur des vignobles, a révélé un pan unique de cette région envoûtante. Les parfums de lavande, les paysages méditerranéens et les traditions ancestrales m’ont transporté dans un voyage sensoriel inoubliable. J’espère que cette aventure vous a inspiré à découvrir ou redécouvrir la Provence-Alpes-Côte d’Azur, une terre riche en découvertes et en émotions.