La Bretagne, véritable écrin de nature et de patrimoine, déploie ses charmes le long de ses côtes escarpées et dans ses terres fertiles. Entre légendes celtes et traditions marines, chaque recoin de cette région a son histoire à raconter. Dans cet itinéraire, je vous propose une immersion au cœur de la Bretagne, à la découverte de ses trésors méconnus et de ses paysages à couper le souffle. Suivez-moi pour une aventure inoubliable entre dolmens millénaires et ports pittoresques, à la rencontre de l’âme bretonne.
Au programme de cet itinéraire en Bretagne
Bretagne : la carte pour se repérer
Bretagne : les lieux à visiter
Saint-Malo
J’avais hâte d’arriver à Saint-Malo, une ville dont j’avais entendu que du bien jusqu’à présent, malgré sa réputation de haut lieu touristique en pleine saison. Peu importe l’affluence, je tenais à faire une halte ici ! Et je ne suis pas déçu, tant la cité malouine se révèle pleine de charme et de surprises.
En arrivant, je suis un peu désorienté par la partie moins attrayante de la ville, la « nouvelle » Saint-Malo. L’essence même de la cité corsaire réside évidemment dans son centre historique, la fameuse ville close « intra-muros », une enclave fortifiée regroupant tous les points d’intérêt. C’est donc près de la grande Plage du Sillon que je débute mon exploration. D’emblée, le charme opère, sublimé par un ciel d’un bleu sans nuages et une température idéale. La marée est haute, séparant le rivage du Fort National, héritage militaire de Vauban, de l’île du Petit-Bé et de l’île du Grand-Bé, où repose l’écrivain romantique François-René de Chateaubriand. Ces îlots et curiosités sont accessibles à pied lors des marées basses. J’observe avec intérêt les brise-lames, ces 3000 pieux de chêne qui font partie intégrante du paysage depuis des décennies, dressés fièrement dans le sable, à quelques mètres de la digue. Leur mission : limiter l’impact des vagues, les plus puissantes d’Europe, venant s’écraser contre la côte pour protéger les habitations situées un peu plus haut. Ils n’entament en rien le spectacle grandiose des vagues déchaînées s’élançant vers la côte.
Je franchis ensuite la Porte Saint-Vincent pour pénétrer dans le vif du sujet. Comme prévu, la célèbre station balnéaire de la côte d’Émeraude est prise d’assaut. Une foule compacte se promène dans les ruelles pavées au charme indéniable ! On vient à Saint-Malo pour son centre médiéval admirablement préservé, ses plages de sable fin, ses activités nautiques ou encore pour assister au départ annuel de la Route du Rhum ! Je slalome entre les riches demeures d’armateurs qui surplombent les fortifications de la ville close pour entamer mon tour des remparts, une promenade gratuite très prisée, offrant une vue absolument divine sur le paysage marin et les îles anglo-normandes au loin. L’occasion de prendre une bonne bouffée d’air iodé et d’en prendre plein les yeux avec cette eau d’un vert émeraude incroyable et ces paysages dignes d’une carte postale ! Je suis indéniablement sous le charme de Saint-Malo et ne regrette en rien d’avoir bravé l’affluence.
Alors que la marée descend à vue d’œil, je préfère profiter du centre-ville pour me régaler de quelques spécialités bretonnes : kouign-amann au beurre salé et far breton aux pruneaux sont à l’honneur ! J’ai laissé de côté les préoccupations caloriques de ce séjour breton au profit de la gourmandise ! Les eaux de La Manche semblent s’être retirées complètement cette fois, mais je n’ai pas le courage de marcher jusqu’aux îles du Petit-Bé et du Grand-Bé. Je leur préfère plutôt une baignade revigorante dans une surprenante piscine naturelle située sur la Plage du Mole, sous les remparts de la ville. Les Bains de Mer sont taillés directement dans la roche et s’intègrent parfaitement à leur environnement. La piscine suit le rythme des marées, parfois totalement submergée à marée haute, parfois partiellement découverte comme c’est le cas en ce moment. Les eaux d’un vert aussi éclatant que le reste de la baie sont une invitation à la détente, avec un décor unique en arrière-plan. Il s’agit indéniablement d’une des attractions incontournables de tout séjour à Saint-Malo, d’autant plus quand il fait une chaleur écrasante comme aujourd’hui. Un plongeoir en pierre permet de sauter de 3 et 5 mètres dans le bassin, pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Le cadre est exceptionnel, et je réalise une fois de plus la splendeur insolente de notre pays. Je remonte tranquillement la plage, profitant du sable fin encore légèrement humide et des miroirs naturels formés par l’eau qui vient de se retirer, pour capturer mes toutes dernières photos aux pieds des brise-lames, avant de reprendre ma route.
Dinard
En arrivant à Dinard, j’ai immédiatement eu le sentiment de découvrir la perle de l’Ille-et-Vilaine. Cette station balnéaire intemporelle et élégante de la côte d’Émeraude est imprégnée du charme de la Belle Époque et des influences britanniques. La ville compte pas moins de 407 villas classées, ce qui témoigne de son riche patrimoine architectural. Britanniques et Américains continuent d’affluer, notamment en raison du « Festival du film britannique » qui se tient chaque année depuis les années 1990.
Mon exploration commence par la promenade du « Clair de Lune », qui surplombe le charmant port de plaisance de Dinard. Je poursuis jusqu’à la Pointe du Moulinet, d’où je profite d’une vue imprenable sur la ville fortifiée de Saint-Malo, située juste en face dans la baie. Pour rejoindre le centre, j’emprunte le chemin de ronde du Moulinet, une sublime balade le long des rochers côtiers accessible à marée basse. Là, je découvre une piscine de mer, un immense bassin circulaire alimenté par les eaux de la mer et facilement accessible à marée basse. Bien que tentante, la foule me dissuade de m’y baigner, alors je préfère m’installer face à la plage de l’Écluse et savourer une délicieuse bière fraîche.
Avant que le soleil ne disparaisse complètement à l’horizon, je décide de continuer mon chemin vers l’ouest le long du chemin de ronde de la Malouine. Le murmure du ressac contre les rochers m’accompagne. Le coucher de soleil offre un spectacle à couper le souffle, confirmant sa réputation. Malheureusement, il rend également impossible la poursuite de ma promenade le long de ces rochers bordant la mer. Je me dis que ce sera pour une prochaine fois ! Dinard m’a conquis avec son charme d’antan et ses vues à couper le souffle.
Dinan
Avant d’entamer mon exploration de Dinan, je m’offre mon petit rituel matinal breton : un café accompagné d’un kouign-amann en terrasse. Je suis prêt à faire un véritable voyage dans le temps, à la découverte de la « ville la plus médiévale de Bretagne ». Dinan, avec son château du XIVe siècle, promet en effet un retour à une époque révolue. Je flâne dans les ruelles pavées, encore tranquilles à cette heure matinale. Les premiers rayons du soleil dessinent les contours des charmantes maisons à encorbellement, tandis que l’atmosphère d’antan est palpable à chaque coin de rue : les vitrines des boutiques, les enseignes d’époque, les vieilles portes et fenêtres, les places emblématiques de la ville, et bien sûr, les trois kilomètres de remparts qui entourent la cité. Je suis déjà émerveillé en déambulant dans la « Grand Rue », l’artère principale, mais c’est la rue du Jerzual qui m’offre le spectacle le plus impressionnant. Cette voie médiévale, la plus belle de la ville, me plonge dans la richesse passée de Dinan, du XIVe au XVIIIe siècle. Les maisons à pans de bois et aux pignons pointus sont autant de témoins de cette période florissante. Que l’on aime flâner, découvrir les artisans, visiter de petits ateliers ou tout simplement se promener, cette rue me charme par son ambiance d’antan inimitable. Sur le chemin du retour, je fais une halte sur les places des Cordeliers et des Merciers, où les maisons typiquement dinannaises des XVe, XVIe et XVIIe siècles se côtoient. Ces magnifiques vestiges du passé sont des trésors que je ne me lasse pas d’admirer. Dinan se distingue des autres villes bretonnes par son atmosphère unique, une expérience à part entière que je vous conseille vivement d’ajouter à votre itinéraire !
Cap Fréhel
Le ciel arbore pour l’instant une teinte plutôt grise, mais peu importe. Ce matin, je suis résolu à découvrir l’un des sites les plus exceptionnels de Bretagne : le Cap Fréhel, une formation naturelle de falaises de schiste et de grès rose surplombant la mer de plus de 70 mètres. J’entame ma randonnée depuis le parking de la pointe de la Guette, car il est souvent difficile de trouver un stationnement plus proche du Cap Fréhel en saison. Qu’importe, car le sentier qui longe la côte offre l’une des vues les plus époustouflantes de Bretagne, à travers une lande fleurie vaste et dense, d’une beauté absolument remarquable.
Le chemin me conduit soit au majestueux phare du Cap Fréhel, qui culmine à 103 mètres de hauteur, soit à l’emblématique Fort La Latte. Je progresse sur de petits sentiers côtiers tracés à travers la lande, plongé dans une merveilleuse symphonie de couleurs. Le jaune éclatant de l’ajonc se mêle au rose de l’armérie maritime, au violet des bruyères et aux nuances de vert des graminées. Je suis ébloui ! La marche dans un tel décor est aisée et en moins d’une heure d’efforts, j’arrive au pied du phare du Cap Fréhel. L’édifice est imposant et impressionne avec sa vigie verte qui surplombe les flots. Les oiseaux marins virevoltent par centaines au-dessus de l’édifice, tandis que je fais le tour pour apprécier tous les détails de ce Cap Fréhel qui tient toutes ses promesses.
La mer d’Émeraude en contrebas, fouettée par les vents, offre elle aussi un spectacle à couper le souffle, avec ses vagues qui viennent se briser sur les rochers. Je n’ai pas le courage de poursuivre pendant 5 kilomètres pour explorer le Fort La Latte. Je préfère rebrousser chemin et tenter de rejoindre l’une des criques aperçues plus tôt pour une baignade. Le ciel a fini par se dégager et la chaleur étouffante actuelle me pousse à chercher un peu de fraîcheur. Je fais donc demi-tour pour me rendre cette fois-ci à la plage de la Fosse de Plévenon, qui se trouve sur la route du Cap Fréhel, à proximité des Grèves d’En Bas. Il s’agit de l’une des plus belles criques du nord de la Bretagne. Adjacente à la pointe de la Guette, cette crique longue d’environ 250 mètres offre une belle étendue de sable fin. Ce cadre sauvage est parfait pour une baignade revigorante, d’autant plus qu’il est facilement accessible depuis le camping du Cap Fréhel.
Après cette pause rafraîchissante, il est temps pour moi de mettre le cap… sur un autre cap !
Cap d’Erquy
Tout comme son voisin, le Cap d’Erquy partage des similitudes paysagères tout en offrant de nouvelles opportunités de randonnée à travers la lande bretonne. C’est d’ailleurs ici que passe le célèbre sentier du GR34, une occasion unique de découvrir les falaises de grès rose du Cap d’Erquy, un espace naturel protégé et futur « Grand Site de France ». Faune et flore offrent tout au long de l’année un spectacle d’une rare beauté dans un site totalement préservé de l’intrusion des véhicules motorisés. Je laisse donc mon véhicule sur le parking réservé à cet effet et entame mon parcours, débutant d’abord sur une piste goudronnée, puis suivant les sentiers pédestres tracés à travers la lande pour éviter tout risque de dégradation. De nombreux itinéraires sont balisés par des piquets en bois, et j’opte pour celui qui longe la côte, arborant le balisage « La pointe du Cap ». En contrebas, quelques petites criques se dessinent, dont l’une étonne par son statut de plage naturiste. Le soleil entame sa descente, teintant le panorama de nuances dorées d’une beauté absolue. J’arpente ainsi les sentiers pendant une bonne heure et demie, passant d’un chemin à l’autre, jamais lassé par ce décor enchanteur. J’entame progressivement le retour au fur et à mesure que la lumière du jour s’amenuise. En fin de randonnée, avant de reprendre ma route, je fais une halte bien méritée à la « Crêperie du Pêcheur » pour savourer une délicieuse crêpe au caramel au beurre salé, car comme on dit : « après l’effort, le réconfort » !
Paimpol
Alors que je file vers la commune de Ploubazlanec, mon intention étant d’embarquer le lendemain sur une vedette pour l’Île de Bréhat, me voilà faisant un arrêt impromptu à Paimpol, sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Je découvre une ville au charme indéniable, avec un centre historique orné d’imposantes demeures d’armateurs encerclant la magnifique place du Martray. Je m’aventure dans un véritable dédale de ruelles pavées, arpentant la petite ruelle Saint-Yves, la rue des Huit Patriotes, ou encore la rue de la Vieille Poissonnerie. Paimpol s’avère être une surprise des plus agréables et je reste bouche bée face à tant de beauté. Le soleil est de la partie, et je me dirige rapidement vers le port de plaisance en empruntant l’une des rues perpendiculaires à la rue du Quai. Autrefois, Paimpol était le premier port de France pour la pêche en haute mer, et les vestiges de cette vie tournée vers le port et la mer sont encore palpables. Les terrasses des restaurants bordent ici les rues et de nombreux touristes, tout comme moi, souhaitent profiter de ce cadre en prenant un verre en terrasse. Sans plus attendre, je fais un saut dans une boulangerie pour me procurer mon traditionnel kouign-amann, que je déguste quelques minutes plus tard en terrasse. L’ambiance est plaisante et la chaleur devient de plus en plus intense. Je mets alors le cap sur la commune de Plouha, située à une quinzaine de kilomètres, pour profiter de la plage Bonaparte, une étendue de sable fin prisée des amoureux de la nature. Elle a également la particularité d’être accessible par un tunnel taillé dans la roche et dispose d’un parking suffisamment spacieux en été. Le cadre est idéal pour se détendre et se rafraîchir avant de retourner en fin de journée à Paimpol pour dîner dans l’un des restaurants en bord de port de plaisance. Il est grand temps de dénicher un endroit pour la nuit, car demain, je devrai me lever aux aurores pour prendre un bateau en direction de Bréhat.
Côte de granit rose
J’étais impatient de découvrir une autre merveille de la Bretagne : la Côte de granit rose. S’étendant sur dix kilomètres entre les communes de Perros-Guirec, Trégastel, Pleumeur-Bodou et Trébeurden (d’est en ouest), je fais un arrêt au grand site de Ploumanac’h, un hameau de Perros-Guirec. Le spectacle offert par la nature sous les derniers rayons de soleil est tout simplement exceptionnel. Devant moi se dévoile un littoral extraordinaire, où les rochers granitiques arborent une teinte brune tirant effectivement sur le rose, mettant ainsi en valeur le riche patrimoine géologique grâce aux formes étranges sculptées par l’érosion. Certains de ces rochers ont même reçu des noms en lien avec des légendes bretonnes ou bibliques tels que la « Couronne du roi Gradlon », les « Bidets de la Vierge » ou les « Empreintes du Diable ». D’autres rappellent des éléments de notre quotidien comme la palette du peintre, la tête de baleine, le balustre, le tire-bouchon, le tas de crêpes, le champignon, le mamelon, la bouteille renversée, et bien d’autres encore, ainsi que des animaux, plus ou moins fantastiques, tels que l’hippopotame, la tête de baleine, la tête de dragon, le sphinx, etc. Chacun peut s’amuser à tenter de les reconnaître ! Je stationne sur le parking payant de la Cale de Porz-Kamor, ce qui m’offre l’opportunité de déambuler à pied le long du Chemin des Roches pour découvrir les sites remarquables des alentours : la pointe du granite rose, le récif de la roche branlante, ainsi que le phare de Mean Ruz. En suivant le sentier des douaniers, j’atteins à présent la magnifique plage Saint Guirec, entourée de ces imposants rochers. Certains d’entre eux semblent bien plus hauts que moi, presque comme de gigantesques météorites échouées en Bretagne. Profitant de la marée basse, je déambule dans ce décor presque lunaire, entre les monticules d’algues laissées par les marées et les flaques d’eau. La Côte de granit rose révèle toute sa splendeur lorsque la journée touche à sa fin et que les derniers rayons de soleil diffusent leur lumière chaleureuse, mettant en lumière les teintes roses variées de ces rochers. Un véritable coup de cœur !
Morlaix
Sur la route, je décide de faire un bref arrêt à Morlaix. L’air marin embaume mes narines tandis que je longe le charmant port de plaisance à mon arrivée dans la ville. Les bateaux à l’ancre dansent doucement sur les eaux scintillantes, créant une toile vivante de couleurs et de reflets. Puis, je me gare dans le cœur historique. Les pavés sous mes pas me ramènent dans un autre temps. Les élégantes demeures des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles se dressent fièrement, conférant à Morlaix une atmosphère de cité médiévale imprégnée d’histoire. Chacune de ces façades semble raconter une histoire, témoignant du passage des siècles. Cependant, l’icône indiscutable ici est le viaduc, un ouvrage d’art ferroviaire majestueux de près de 300 mètres de long et à deux niveaux. Il enjambe avec grâce la rivière de Morlaix, reliant ainsi les rives de cette ville pleine de charme. Je prends un moment pour l’admirer sous tous ses angles depuis la place des Otages. La vue est tout simplement saisissante, le viaduc semble se perdre dans le ciel, et les jeux de lumière jouent avec ses arches, créant une ambiance presque mystique. Avant de reprendre la route, je franchis les portes d’une pâtisserie locale. L’odeur alléchante de beurre caramélisé et de pâte feuilletée fraîche m’enveloppe. Il est impensable de quitter Morlaix sans déguster un kouign-amann, cette délicieuse pâtisserie gourmande qui fait la fierté de la Bretagne. Chaque bouchée est un pur délice. Je reprends ma balade, déambulant dans la Grand Rue. Ici, les maisons à pondalez typiques de Morlaix se dressent côte à côte, leurs colombages soigneusement entretenus racontent les siècles passés. Chaque fenêtre semble être une œuvre d’art en soi, encadrant des scènes de vie quotidienne à travers les âges. Bien que ma pause soit brève et mon exploration rapide, l’envie de revenir par ici est déjà bien ancrée. Morlaix a su capturer mon cœur avec son mélange envoûtant de passé et de présent, de charme maritime et d’architecture d’époque. Je quitte la ville avec la certitude que je reviendrai un jour, pour me laisser à nouveau envoûter par ses ruelles pavées et son atmosphère unique.
Saint-Pol-de-Léon
Je poursuis mon périple sur les routes finistériennes, remontant doucement vers la côte pour découvrir cette fois la ville de Saint-Pol-de-Léon, une cité maraîchère étonnante en bord de mer. À mon arrivée, je constate que la ville est en fête, comme en témoignent les centaines de fanions qui flottent dans les rues. Je trouve une petite place à l’ombre d’une ruelle et entame mon exploration. Le patrimoine religieux de la ville est indéniable, avec des dizaines d’édifices et de chapelles hérités des siècles passés. Parmi eux, la majestueuse Cathédrale Saint-Paul-Aurélien de style gothique qui trône fièrement sur la place principale. Sa façade occidentale d’une beauté remarquable invite à la visite, et à l’intérieur, je découvre une nef très élégante construite en calcaire provenant de Normandie, un matériau rare et précieux en Bretagne, témoignant du soin apporté à la construction de l’édifice. Un peu plus loin, j’admire la chapelle Notre-Dame du Kreisker, dont le clocher de 79 mètres est le plus haut de Bretagne. Je conclus ma visite de la ville en me perdant dans le labyrinthe de ruelles mettant en valeur les maisons en pierre de raille. Saint-Pol-de-Léon offre une atmosphère épurée, aux lignes pures, et se révèle tout à fait charmante.
Roscoff
Je mets le cap sur la pointe nord finistérienne pour découvrir la ville de Roscoff sous un magnifique ciel bleu. Cette cité se situe à mi-chemin entre le port et la station balnéaire, mais c’est indéniablement pour sa vocation balnéaire que le tourisme y afflue en été. La ville me séduit par son charme, incarné par ses maisons d’armateurs richement décorées et son église de style gothique visible de tous les coins de la cité. C’est mon premier point d’arrêt. Le clocher de l’Église Notre-Dame de Croaz-Batz est particulièrement singulier et vaut vraiment le détour. Les décorations intérieures sont tout aussi remarquables. Je me trouve ici au cœur de la ville, la plupart des rues rayonnant depuis la place de l’édifice. Je continue ma promenade dans la superbe rue pavée Amiral Réveillère, où se concentre l’essentiel des activités commerciales, avant de rejoindre le Quai Parmentier pour profiter de l’air marin. En chemin, je note que de nombreuses boutiques mettent en avant l’oignon rosé de Roscoff, un produit désormais protégé par une AOC et une AOP dans toute l’Europe. Cela démontre l’importance de ce produit, rapporté au XVIIe siècle par un moine de son voyage au Portugal, qui est aujourd’hui devenu la spécialité, voire l’emblème, de Roscoff. Alors que j’arrive au Vieux Port, à l’intersection des quais Parmentier et Neuf, une curieuse passerelle en béton attire mon attention. L’estacade de Roscoff s’avance dans la mer sur une longueur de 590 mètres pour une largeur de 2,50 mètres. Ses piliers espacés laissent l’eau circuler et son extrémité semble littéralement plonger dans les flots, une balise noire et jaune plantée dans l’eau à son extrémité. Une agréable balade sur une structure qui tranche un peu avec le décor environnant, il faut bien l’avouer. Néanmoins, elle offre une vue imprenable sur la cité de caractère de Roscoff et sur l’Île de Batz, juste en face. Je poursuis jusqu’à la chapelle Sainte-Barbe, perchée sur un imposant rocher en surplomb de la baie, histoire de profiter d’un dernier panorama sur la ville. En chemin, le phare imposant de Roscoff achève de m’en mettre plein les yeux.
Presqu’île de Crozon
Avant d’entamer mon périple vers le sud de la Bretagne, je mets le cap sur sa pointe ouest. La presqu’île de Crozon, ainsi nommée d’après sa principale ville, Crozon, se dresse à l’extrême ouest de la Bretagne, au cœur du Finistère, avec une côte déchiquetée. Elle est ceinte par la mer sur trois côtés : au nord par la rade de Brest, à l’ouest par la mer d’Iroise et au sud par la baie de Douarnenez. La presqu’île de Crozon séduit principalement par la diversité de ses paysages et ses sites naturels exceptionnels, parmi lesquels la pointe de Corsen, la pointe de Saint-Mathieu, la pointe de Pen-Hir, le Cap de la Chèvre, la pointe du Toulinquet, la pointe des Espagnols, la pointe du Van, la pointe du Raz et la pointe de Penmarch, pour n’en citer que quelques-uns. Partant de la ville de Brest, que j’ai délibérément écartée, la route serpente sur une trentaine de kilomètres à travers ce paysage sauvage où la roche règne en maître. Impossible de tout explorer en une seule journée, j’ai donc opté un peu au hasard pour la pointe de Pen-Hir. Elle représente l’une des extrémités occidentales de la presqu’île de Crozon. Son relief en grès armoricain s’élève à 63 mètres au-dessus du niveau de la mer. À partir du parking, un sentier pédestre me conduit jusqu’au bout de la pointe. Je marche à présent parmi d’énormes rochers massifs et prends place face à la splendeur du panorama. C’est un moment d’une contemplation pure ! Ici, plus qu’ailleurs, je ressens la puissance des éléments. L’ensemble des Tas de Pois, constitué de cinq rochers dans la mer, constitue l’une des curiosités du site. La Bretagne se termine ou commence ici, selon que l’on fait face ou non à la mer. C’est également l’occasion de prendre la mesure de l’histoire intimement liée entre la Bretagne et l’eau.
Douarnenez
Qu’on se le dise dès le départ : ma visite à Douarnenez était principalement motivée par mon envie de goûter le kouign-amann traditionnel de Bretagne. Ayant été pris de court la veille devant la “Boulangerie des Plomarc’h”, j’ai décidé de passer la nuit à proximité de la ville pour retenter ma chance le lendemain matin. On ne refuse pas un plaisir gustatif ! J’étais particulièrement gourmand car le kouign-amann de Douarnenez, sans conteste le meilleur de toute la Bretagne, est aussi le plus généreusement beurré qui soit ! J’ai partagé une version pour quatre personnes à deux, et mes lèvres se sont retrouvées complètement enrobées de beurre. Je frôlais presque l’indigestion ! Au-delà de mes excès culinaires, j’ai saisi l’occasion pour faire un tour en ville. J’ai découvert la charmante ruelle pavée Anatole France, qui démarre au niveau des Halles, au cœur du bourg de Douarnenez, et mène tout droit au Quai du Petit Port. L’entrelacement de façades colorées est du plus bel effet. C’est l’endroit parfait pour savourer un petit café en terrasse sous le soleil breton. Qui a dit qu’il pleuvait tout le temps en Bretagne ? Soit j’ai eu de la chance, soit ce cliché est faux, à vous d’en juger. En fin de compte, Douarnenez a été une belle surprise, un mélange de modernité et de patrimoine historique, une ville visiblement ancrée dans ses traditions.
Concarneau
J’arrive en fin de journée dans la cité portuaire de Concarneau, située au sud de Quimper. Les quais et la criée sont animés par plus de 200 bateaux de pêche, mais c’est la ville-close, l’un des sites les plus visités de Bretagne, que je suis venu explorer. En été, il est préférable de choisir son moment pour la visiter. Je n’échappe malheureusement pas à une affluence importante, mais cela ne me décourage pas. J’entame la visite de cet îlot de 350 mètres de long sur 100 mètres de large. Un élégant beffroi en pierre, orné d’un cadran solaire et surmonté d’une ancienne horloge, marque l’entrée du pont de la rue Vauban. Cette rue principale est bordée de maisons charmantes, aux enseignes en harmonie avec l’ambiance médiévale, ainsi que de diverses boutiques qui ravissent les touristes. De chaque côté, des ruelles pavées s’étendent jusqu’à des ouvertures offrant une vue sur le port de pêche. La place Saint-Guénolé, véritable cœur de la ville-close, est incontournable. Une jolie fontaine en son centre sert de rond-point pour organiser la circulation et l’afflux de visiteurs. Les maisons présentent un mélange de styles, et les volets colorés apportent de la vie et de la gaieté à ce décor majestueux. “La Maison du Kouign-Amann”, avec ses volets verts éclatants, véritable institution locale, éveille mes papilles avec ses délices gourmands. Étant donné la chaleur, je cède à la tentation de la version glacée de ce gâteau breton. Un poil décevante ! Je termine mon tour de l’îlot, le temps de digérer, avant de reprendre la route.
Pont-Aven
Je fais une halte sur la route dans la charmante petite ville bohème de Pont-Aven. Nichée dans l’estuaire verdoyant de l’Aven, elle doit en grande partie sa renommée à l’école de peintres qui avait pour maître le célèbre peintre postimpressionniste Paul Gauguin. En déambulant le long de la rivière et en empruntant les passerelles en bois, on comprend aisément pourquoi les artistes ont été séduits par la poésie des paysages de cette petite bourgade. La promenade Xavier Grall, en hommage au poète, écrivain et journaliste breton, offre une invitation parfaite à suivre le cours de la rivière, contempler les moulins à eau toujours en activité, traverser de petits ponts fleuris et réaliser de superbes compositions photographiques. Une véritable oasis de quiétude et de beauté en plein cœur de la ville.
Cette cité regorge également de galeries et d’ateliers d’art, témoins du riche passé artistique de Pont-Aven qui continue de briller par sa créativité. Une ville idéale pour passer des paysages encadrés à des paysages bien réels, tout en dégustant, pourquoi pas, quelques galettes de Pont-Aven. Mondialement connues, les galettes au beurre salé ont acquis leur renommée grâce à leur saveur unique. Véritable temple de la gourmandise, la ville abrite des dizaines de biscuiteries qui vous convient à savourer leurs spécialités. Vous avez même la possibilité de visiter les ateliers pour découvrir le processus de fabrication de ces galettes et autres délices. L’histoire des galettes à Pont-Aven remonte à 1890, lorsque Isidore Penven a pris la relève de son père dans la boulangerie familiale située non loin du pont. Ces délices au beurre salé ont valu à Pont-Aven le titre de “Site Remarquable du Goût”. Grâce à leur succès, les galettes de Pont-Aven sont rapidement devenues l’emblème de la Cité des peintres, pour le plus grand plaisir des petits et grands gourmands !
Doëlan
Toujours suivant les précieux conseils d’une abonnée bretonne, je me dirige cette fois vers le petit port de Doëlan. La route sinueuse pour y accéder est vite récompensée par la vision d’un port qui ressemble à une carte postale. Sur la rive gauche, j’admire un superbe phare rayé de blanc et de vert ainsi que le bâtiment rose de l’ancienne conserverie “Capitaine Cook”. De l’autre côté, sur la rive droite, une petite criée voit les pêcheurs fidèles vendre leur cargaison du jour, composée de poissons frais et de crustacés des fonds côtiers. Au cœur de la ria, les charmants bateaux de pêche rappellent la vocation première de ce petit port, dont les premières activités remontent déjà au XIXe siècle.
Un sentier en corniche, bordé de maisons blanches à étages perchées sur les rives, s’enfonce dans l’estuaire et relie les deux rives. La scène est tout simplement idyllique et je reste sans voix face à ce cadre enchanteur ! Avant de reprendre ma route et de quitter la Bretagne, je saisis l’opportunité offerte par le food truck “La Cabane de la Mouette” pour me régaler d’une galette complète (jambon, œuf, emmental) accompagnée d’une bolée de cidre sur les quais. La crêpière, Isabelle, m’accueille avec un sourire chaleureux, tandis que ses galettes apportent cette touche de magie que l’on ne trouve qu’à Doëlan. C’est simple, j’étais au paradis, que demander de plus, si ce n’est que cela perdure !
Bretagne : les bonnes adresses
Cavoua Coffee Spot — €
Ce charmant «coffee spot» met le café à l’honneur, comme son nom l’indique ! Il propose un café 100% Arabica, provenant de cerises impeccables qui garantissent les meilleures saveurs. Les torréfacteurs de Cavoua choisissent directement les grains auprès de producteurs du Brésil, du Pérou, d’Éthiopie, du Kenya… offrant ainsi un véritable tour du monde de saveurs dans chaque tasse. Le tout est accompagné d’une cuisine saine, locale et de saison. Ici, tout est préparé maison, dans un cadre cosy, coloré et épuré. Une adresse formidable où je me suis immédiatement sentis à l’aise et où l’inspiration ne s’est pas faite attendre !
3 rue des Orbettes – 35400 Saint-Malo
Chez Tonton Guy — €€
Si vous souhaitez déguster un verre de vin en contemplant le port ou vous régaler avec une cocotte de moules à la bretonne, c’est incontestablement chez «Chez Tonton Guy» qu’il faut vous rendre. Une cuisine du terroir, un accueil chaleureux, des prix plus que raisonnables, un patron haut en couleur, bref, vous êtes assuré de passer un excellent moment, presque comme en famille. La terrasse extérieure est l’atout charme de ce restaurant, c’est pourquoi il est nécessaire de réserver une table assez tôt en saison. Une expérience culinaire qui se termine en beauté avec une glace, dans l’échoppe voisine, également tenue par le même patron.
21 quai Morand – 22500 Paimpol
La Crêperie du Pêcheur — €€
Avant ou après une randonnée sur les sentiers pédestres du Cap d’Erquy, cette agréable crêperie ouverte du vendredi au mardi offre un large choix de galettes salées et de crêpes sucrées. Parmi les incontournables, vous retrouverez bien sûr la crêpe au caramel au beurre salé, emblème de la Bretagne, qui se révèle absolument délicieuse. De plus, le jardin extérieur est parfait pour vous délecter tout en profitant d’un cadre calme et reposant. Je vous la recommande sans hésiter !
31 rue de Plaine Garenne – 22430 Erquy
À travers cette escapade en terre bretonne, j’ai plongé dans un univers de légendes, de traditions et de paysages envoûtants. Chaque étape, qu’elle soit maritime le long de la côte ou intérieure au cœur des terres, a révélé une facette unique de cette région authentique. Des plages sauvages aux villages pittoresques, la Bretagne a déployé tous ses charmes pour m’émerveiller. J’espère que cette aventure vous a donné l’envie de parcourir à votre tour cette terre d’émotions et de découvertes.