23 juillet 2012
NÎMES

LAGRÂCE-DIEU
Nîmes… nous sommes le 23 juillet 2012, l’heure du grand départ a sonné. Inutile de te dire que la nuit dernière j’ai très mal dormi, à la fois terriblement excité par l’aventure qui m’attend, mais aussi hyper angoissé de partir pour la première fois de ma vie seul sur la route. La voiture est prête et chargée, la mécanique est opérationnelle, les provisions sont stockées dans le coffre, mes affaires avec, il est donc grand temps de prendre la route ! D’un pas décidé j’ai pris le volant et fait route vers Carcassonne. Pour gagner un peu de temps en sortant de Nîmes, et comme je connais par cœur le tronçon Nîmes/Béziers pour avoir habité le sud pendant 20 ans, j’ai pris l’autoroute, la seule fois où je la prendrai sur ces 40 jours. C’est donc dans la célèbre cité médiévale de Carcassonne que commence véritablement mon aventure. Ce n’est pas la première fois que je viens ici. La cité gallo-romaine est toujours aussi majestueuse. Ses murs de remparts sont parfaitement conservés, tout comme ses tours de guets. Immédiatement, je me sens comme plongé à l’époque moyenâgeuse. Les boutiques vendant des accessoires de chevalerie (épées, arcs, arbalètes, …) ne manquent pas et permettent aux plus jeunes de se prendre pour de véritables chevaliers des temps modernes. Je prends le temps de me balader dans les petites ruelles de la Cité de Carcassonne. En cette période de l’année, il y a beaucoup de touristes. De ruelle en ruelle, je longe maintenant le double mur d’enceinte jusqu’à arriver au château. Le château Comtal, qui date du XIIe siècle, propose des expositions archéologiques et une visite des remparts intérieurs. Mais vue l’affluence du jour, je préfère passer mon tour et me contenter de flâner dans les ruelles. A différents coins de rue, des artistes proposent jonglerie, chant, ou encore scénographie du moyen-âge. Carcassonne est vraiment la promesse d’un bon dans le temps et une cité qui a des allures de décor de cinéma tant ses vestiges sont dans un état impeccable. Au détour d’une ruelle, je tombe sur le buste de Dame Carcas, figure légendaire des lieux. Elle est selon la légende la femme d’un prince tombé au combat contre Charlemagne. Celle-ci prend en main la cité et assure sa sécurité. Tandis que Charlemagne lève le siège suite à une ruse de Dame Carcas, celle-ci fit sonner les cloches de la ville en signe de victoire. Un des hommes de Charlemagne se serait alors écrié « Carcas sonne ! », d’où le nom de la Cité. Un lieu chargé de contes et légendes donc, et vraiment un endroit où tu peux laisser aller ton imagination et revenir au temps des Carolingiens.

Arrivée dans la cité médiévale de Carcassonne

Le tour des remparts de Carcassonne

L’entrée du château de Carcassonne

De magnifiques ruelles et des maisons en pierres

Une cité médiévale parfaitement conservée
Il est déjà 18h et l’heure de reprendre la route afin de trouver mon premier spot pour la nuit. J’ai fait le choix de dormir dans ma 206 par soucis d’économies. Je n’aurai pas eu le moyen de faire ce road trip si j’avais eu à payer des hôtels, des campings ou même des auberges de jeunesse pendant 40 jours. J’ai donc intégralement démonté le siège passager et la banquette arrière de ma voiture. J’ai utilisé des blocs de mousse pour niveler et surélevé le côté droit, puis installé un matelas sur le tout qui va du tableau de bord au coffre, c’est le minimum pour un grand dadais d’1m87 comme moi ! Je n’ai hélas pas pensé à faire des photos de toute la transformation de ma voiture… j’ai repris la route en direction de Lourdes qui serait au programme demain. Sur la route, je traverse un petit village nommé Lagrâce-Dieu, une commune située en Haute-Garonne. Symboliquement, le nom m’a immédiatement rassuré ! Je me livre donc à la « grâce de Dieu » et m’installe au bord de la route principale pour la nuit. Je m’étais préparé des caches vitres en carton afin d’épouser la forme de mes fenêtres, et ainsi m’accorder un peu de discrétion compte-tenu du fait que le camping sauvage est interdit en France, tout comme le fait de camper dans sa voiture. On va dire qu’ici je ferai comme si j’étais trop fatigué pour continuer ma route et donc justifié au cas où que je me repose avant de reprendre la route… les caches vitres ont un autre interêt certain : éviter d’être réveillé trop tôt par les rayons du soleil, le carton étant suffisamment opaque pour bien limiter la luminosité. Cette fois j’y suis, au bord de la route, écoutant les chants des oiseaux et observant la nature qui règne en maître autour de moi. Je suis effrayé à l’idée de devoir passer la nuit ici, chaque petit bruit venant rompre le silence ajoutant à l’angoisse. Mais j’ai besoin de ça ! De faire le vide, de me retrouver seul avec moi-même, de me reconnecter à la nature et aux choses simples, coupé de la frénésie de la vie que je menais avant. Étant sur le bord d’une route principale, quelques voitures passent et viennent rompre la monotonie du silence, et c’est sur ces notes mécaniques que je trouve enfin le sommeil sur ma nouvelle couchette de fortune pour les 6 semaines à venir.

Les jolis petits villages de France